Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé mercredi au Caire qu'il «n'y avait plus de temps à perdre» pour que cesse la guerre de Gaza entre Israël et le Hamas.

«J'exhorte les deux parties à s'arrêter maintenant, à arrêter les combats maintenant, il n'y a plus de temps à perdre», a dit M. Ban Ki-moon à la presse après un entretien avec le président Hosni Moubarak, au début d'une tournée au Proche-Orient.

«Je répète mon appel pour un cessez-le-feu immédiat et durable», a déclaré le secrétaire général de l'ONU qui doit aussi rencontrer le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, et le patron de la Ligue arabe, Amr Moussa.

Il a aussi appelé à la fourniture «d'une assistance humanitaire urgente» dans la bande de Gaza où près de 1.000 Palestiniens ont trouvé la mort depuis le début de l'opération israélienne, le 27 décembre.

M. Ban Ki-moon a assuré qu'il «ferait de son mieux» en tant que patron de l'ONU pour parvenir à cet arrêt immédiat des hostilités et apporter une assistance humanitaire.

Après l'Egypte, il se rendra en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens, en Turquie, au Liban, en Syrie et au Koweït.

Avant son départ, le chef des Nations unies avait reçu le soutien «unanime» du Conseil de sécurité.

«Le Conseil de sécurité a été unanime à la fois dans son soutien à l'initiative du secrétaire général et au rôle qu'il peut jouer pour accélérer la mise en oeuvre de la résolution 1860», a déclaré l'ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert, qui préside le Conseil en janvier.

Cette résolution, qui appelle à l'instauration «d'un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes» de la bande de Gaza, est restée jusqu'à présent lettre morte.

«Le moment du voyage de M. Ban est bien choisi, il y a de très importantes initiatives sur le terrain», a encore dit M. Ripert, en référence notamment au plan égyptien pour un cessez-le-feu à Gaza.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a estimé mercredi au Caire que la perspective d'un cessez-le-feu dans la guerre de Gaza se rapprochait.

«Nous sommes plus près d'un accord» pour un cessez-le-feu, a déclaré à la presse M. Moratinos, lui aussi en tournée au Proche-Orient.

«Nous attendons des développements positifs en ce sens», a-t-il indiqué, estimant que le mouvement islamiste Hamas envisageait plus favorablement le plan de sortie de crise annoncé il y a une semaine par le président Moubarak.

Pour sa part, le chef de la diplomatie égyptienne a souligné que «nous sommes dans une course contre la montre», pour mettre fin de manière négociée à la guerre de Gaza.

«Nous espérons que dans les prochains jours se manifestent publiquement les progrès substantiels» dont a fait état M. Moratinos, a dit M. Aboul Gheit qui a participé aux entretiens entre le ministre espagnol et M. Moubarak.

«Plusieurs acteurs diplomatiques, incluant la Turquie, ont contribué» à cette évolution, a indiqué M. Moratinos qui a rencontré l'envoyé spécial turc dans la région, Ahmet Davutoglu, mardi lors d'une étape à Damas.

Le plan égyptien prévoit des garanties et contrôles pour assurer qu'un cessez-le-feu soit durable.

Il porte sur «la sécurisation des frontières», c'est-à-dire l'arrêt de la contrebande d'armes alimentant le Hamas - une exigence d'Israël -, et «l'ouverture des points de passages frontaliers et la levée du siège» de Gaza, comme le réclament les Palestiniens.

Un élément-clef porte aussi sur le processus de réconciliation interpalestinienne entre les principales factions, le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas.