Des combats ont opposé lundi des activistes palestiniens à des chars israéliens avançant dans des quartiers périphériques de Gaza-ville, au 17e jour de l'offensive israélienne qui a fait plus de 900 morts dans le territoire palestinien contrôlé par le Hamas.

Les chars israéliens ont avancé sur plusieurs centaines de mètres dans les quartiers de cheikh Ajline, Touffah et Zeitoun, se heurtant à des combattants palestiniens sur les trois axes, selon des témoins.

L'armée israélienne menait en même temps des attaques aériennes dans le centre de Gaza, l'une d'elle faisant deux morts, selon des sources médicales.

Un Palestinien et son fils ont en outre été tués dans un raid aérien à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, ont-elles ajouté.

Au total, près de 25 Palestiniens ont été tués dans la journée dans des raids ou par des obus de chars israéliens, ou ont succombé à leurs blessures, portant à 917 le bilan des Palestiniens tués dans l'offensive israélienne, selon le chef des services d'urgences à Gaza, Mouawiya Hassanein.

Parmi les morts figurent 277 enfants, 97 femmes et 92 personnes âgées, a-t-il précisé.

Plus de 4.100 Palestiniens ont été blessés dans les attaques israéliennes depuis le début de l'offensive le 27 décembre, a-t-il ajouté.

Les raids israéliens ont notamment eu lieu dans les secteurs de Jabaliya et Beit Lahya, dans le nord de la bande de Gaza, où se déroulent des combats violents, selon des témoins.

L'armée israélienne a également effectué une incursion dans la localité de Khozaa, près de Khan Younès, dans le sud du territoire, où elle a détruit 35 maisons, selon la même source.

La branche armée du Hamas a affirmé avoir enlevé un soldat israélien mais ajouté que celui-ci avait ensuite été tué dans un raid aérien israélien visant ses ravisseurs. Tsahal a démenti.

Dimanche soir, les médias israéliens ont annoncé que l'armée avait commencé à envoyer des réservistes en renfort dans la bande de Gaza, une mesure interprétée comme un prélude au lancement d'une «troisième phase» de l'offensive, avec des assauts au coeur des villes et dans les camps de réfugiés.

Selon les médias, le gouvernement hésitait jusqu'à présent à donner son feu vert à cette «troisième phase» au moment où les appels à un cessez-le-feu, préconisé par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, se multiplient.

Parallèlement, une visite au Caire prévue lundi d'un haut responsable du ministère de la Défense israélien, Amos Gilad, pour discuter d'un éventuel arrêt des combats, a été reportée d'au moins un jour, a-t-on appris auprès du ministère.

L'Égypte, qui a élaboré une initiative pour un cessez-le-feu, en a discuté dimanche avec une délégation du Hamas. Le mouvement islamiste dit rejeter «certains points» du plan.

Selon la radio publique israélienne, le report de la visite d'Amos Gilad a été décidé par les dirigeants israéliens pour augmenter la pression militaire sur le Hamas, alors que l'armée annonce avoir porté des coups sévères au bras armé du mouvement islamiste.

«L'armée a réalisé en 16 jours ce qu'aucun autre pays luttant contre le terrorisme n'a pu faire en 16 ans», a affirmé le président israélien Shimon Peres lors d'une visite sur une base militaire.

Faisant allusion au Hamas, le premier ministre de l'Autorité palestinienne Salam Fayyad a exhorté toute les parties à accepter le plan égyptien. «Le rejeter ne doit pas être une option», a-t-il dit à la presse à Ramallah, en Cisjordanie.

Le président sortant George W. Bush a placé la balle dans le camp du Hamas. «Je suis pour un cessez-le-feu durable et la définition d'un cessez-le feu durable, c'est que le Hamas cesse de tirer des roquettes sur Israël», a-t-il dit lors de sa dernière conférence de presse.

Israël affirme que son offensive vise principalement à mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza mais plus de 660 de ces engins ont visé des localités du sud du pays depuis le 27 décembre.

Près de 20 tirs de roquettes et d'obus de mortier ont été signalés lundi matin, a affirmé l'armée, sans faire état de victime, dans le sud, où quatre personnes ont été tuées par des roquettes depuis le début de l'offensive.

La situation humanitaire demeure tragique dans la bande de Gaza où un million de personnes vivent sans électricité, 750 000 sont sans eau et où les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté lundi à Genève une résolution qui «condamne vigoureusement l'opération israélienne» à Gaza.

L'offensive des forces armées israéliennes «s'est traduite par des violations massives des droits de l'Homme», a dénoncé le Conseil de 47 États membres.