Le Hezbollah a nié jeudi son implication dans le lancement de roquettes sur le nord d'Israël à partir du sud du Liban, a affirmé à l'AFP le ministre représentant le groupe chiite au sein du gouvernement libanais.

«Le Hezbollah n'est pas au courant du lancement des roquettes», a déclaré à l'AFP Mohammad Fneich, le ministre du Travail. «Tout le monde sait que le Hezbollah n'hésite pas à assumer la responsabilité de ses actes», a-t-il insisté.«Nous attendons les résultats de l'enquête», a-t-il répondu.

Quatre roquettes de type katioucha se sont abattues dans l'ouest de la Galilée, dans le secteur de la ville de Nahariya et du kibboutz Kabri, blessant légèrement deux femmes, selon l'armée israélienne, qui a riposté en tirant plusieurs obus en direction du Liban.

Le ministre du Hezbollah a semblé mettre en doute que les tirs soient partis du Liban en premier.

«Le fait que les deux opérations aient été simultanées suscite des questions. Nous attendons les résultats de l'enquête pour savoir qui a tiré en premier», a déclaré M. Fneich.

Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Information Tarek Mitri avait affirmé à l'AFP que le Hezbollah avait fait comprendre au gouvernement qu'il n'était pas impliqué dans ces tirs de roquettes.

En Israël, l'armée israélienne a affirmé qu'il incombait «au gouvernement et à l'armée libanaise» d'arrêter les tirs de roquettes sur le territoire israélien.

Israël a toutefois relativisé la portée de cette attaque isolée, ne voulant pas créer un second front alors que son offensive meurtrière contre le mouvement islamiste Hamas à Gaza est entrée dans son treizième jour et que des efforts diplomatiques sont déployés pour aboutir à une trêve.

Selon des sources militaires, l'état-major israélien estime que ces roquettes ont été tirées par des groupes palestiniens en réaction à l'offensive israélienne à Gaza, avec l'accord tacite du Hezbollah.

Ahmad Jibril, chef du Front Populaire de libération de la Palestine - commandement général (FPLP-CG), groupe prosyrien basé à Damas, avait prévenu le 3 janvier que de nouveaux fronts seraient ouverts si les combats dans la bande de Gaza se poursuivaient, dans un communiqué reçu par l'AFP.

Mais un porte-parole du groupe au Liban, Hamzeh al Bishtawi, a nié que le FPLP-CG soit impliqué dans l'attaque à la roquette.

«Nous n'avons rien à voir avec ce qui s'est passé jeudi dans le sud du Liban. Le Front n'a pas honte de ses actes et n'a pas revendiqué le tir de roquettes», a-t-il affirmé à l'AFP.

«Nous ne condamnons aucun acte de ce genre», a-t-il toutefois souligné.

Concernant les menaces de M. Jibril, le porte-parole a déclaré que ce dernier «était clair quand il a dit que la poursuite des massacres sionistes à Gaza ne va pas laisser les autres fronts silencieux. Les gens ne resteront pas les bras croisés».

Le FPLP-CG possède des bases militaires hors des camps de réfugiés palestiniens au Liban, notamment près de la frontière libano-syrienne (est) et sur la route côtière reliant Beyrouth à la grande ville de Saïda.

La Force des Nations unies au Liban (Finul) a renforcé ses troupes dans le sud du Liban après les tirs de roquettes effectués depuis sa zone en direction du territoire israélien, a affirmé à l'AFP sa porte-parole.

Durant le conflit de l'été 2006, quelque 4.000 roquettes ont été tirées sur le nord d'Israël, forçant un million de personnes à se terrer dans des abris ou à fuir vers le sud du pays.

Israël a décidé de mobiliser des dizaines de milliers de réservistes pour faire face à une telle éventualité à la frontière libanaise où ses forces ont été placées en état d'alerte.