Les Etats arabes ont entamé lundi une offensive diplomatique à l'ONU pour obtenir le plus tôt possible un cessez-le-feu durable à Gaza où la situation humanitaire est dramatique au 10e jour d'une vaste opération militaire israélienne.

Pour y parvenir, ils comptent déposer au Conseil de sécurité un nouveau projet de résolution, espérant qu'il ne se heurtera pas à l'opposition de Washington, soutien traditionnel d'Israël.Lundi, le président américain George W. Bush a réitéré sa position, selon laquelle tout cessez-le-feu doit comporter des conditions pour empêcher le Hamas de lancer des roquettes sur Israël.

«Nous voudrions tous, bien sûr, voir la violence cesser, mais pas au prix d'un accord qui n'empêche pas la crise de se reproduire», a dit M. Bush. «Je comprends le désir d'Israël de se défendre, c'est le Hamas qui a causé la situation actuelle à Gaza», a-t-il ajouté.

Premier arrivé au siège de l'ONU à New York lundi matin, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, a indiqué à la presse qu'il était mandaté par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour «commencer à préparer un nouveau projet de résolution qui sera présenté au Conseil de sécurité dès que possible».

Il a indiqué espérer que ce projet pourra être adopté dès mardi, lors d'une réunion du Conseil au niveau ministériel. Le texte appellera non seulement à la fin immédiate des hostilités, mais aussi à établir les conditions d'un retour durable au calme dans la bande de Gaza.

Cette résolution, a expliqué M. Malki, devra «permettre tout d'abord la fin de l'agression israélienne contre le peuple palestinien», appeler «à un cessez-le-feu immédiat et permanent, à une levée du siège, à l'ouverture des points de passage entre Gaza et Israël et entre Gaza et l'Egypte».

Le texte devra aussi permettre «l'entrée dans la bande de Gaza de l'aide humanitaire, ainsi que le déploiement d'observateurs internationaux le long des différents points de passage et d'une force internationale qui assure une véritable protection au peuple palestinien», a-t-il ajouté.

Le texte devrait également évoquer la nécessité d'une réconciliation interpalestinienne, a encore indiqué M. Malki.

Ce dernier devait se réunir un peu plus tard avec une délégation de ministres arabes des Affaires étrangères dirigée par le Saoudien Saud al-Fayçal. Cette délégation devait comprendre les ministres égyptien, jordanien, libanais, libyen, marocain, qatari, syrien, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. M. Abbas est quant à lui attendu à l'ONU mardi.

La délégation devait s'entretenir lundi dans l'après-midi avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ainsi qu'avec les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie).

Ces rencontres s'inscrivent dans le cadre d'efforts diplomatiques intenses pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, où le conflit a fait, depuis le début des bombardements israéliens le 27 décembre, au moins 537 morts palestiniens, selon les services d'urgences à Gaza.

Côté israélien, un bilan officiel a fait état d'un soldat tué et de 55 blessés.

Samedi soir, le Conseil de sécurité a été incapable d'adopter un texte formel demandant l'arrêt de l'offensive israélienne, échec dû essentiellement à l'opposition des Etats-Unis, qui veulent éviter qu'un cessez-le-feu ne permette un retour au statu quo ante, où le Hamas peut tirer à volonté des roquettes sur le territoire israélien.