L'inquiétude grandissait lundi face au risque de crise humanitaire dans la bande de Gaza, après l'offensive terrestre israélienne, alors que se poursuivaient les appels à une solution diplomatique au conflit.

Le président chinois Hu Jintao a fait part à son homologue américain George W. Bush de son inquiétude au sujet de la «crise humanitaire» dans la bande de Gaza lors d'un entretien téléphonique dimanche soir. L'offensive terrestre lancée samedi soir par Israël a aggravé la crise humanitaire dans le minuscule territoire palestinien surpeuplé, subissant des coupures d'électricité et des communications et une grave pénurie de produits alimentaires, selon des agences de l'ONU.

Le gouvernement japonais s'est dit «très inquiet car la violence croissante fait de nombreuses victimes civiles».

Le premier ministre australien Kevin Rudd a jugé lundi «crucial» pour Israël de permettre à la population de Gaza d'accéder à ses besoins de base, nourriture, assistance humanitaire et médicale.

Le Canada a appelé «la communauté internationale» à «se concerter pour faire face à la situation humanitaire», notamment pour «assurer l'accès à la nourriture, au carburant et aux fournitures médicales».

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est déclaré dimanche «inquiet» de la hausse du nombre de victimes civiles et des dégâts infligés aux hôpitaux.

Membre de la troïka de l'Union européenne dépêchée dans la région, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a déploré, dimanche au Caire, «une situation humanitaire qui est bien impossible à supporter» à Gaza.

Les appels à une solution diplomatique se poursuivaient lundi alors que le conflit a fait, depuis le début des bombardements israéliens le 27 décembre, au moins 523 morts palestiniens, selon les services d'urgences à Gaza.

Côté israélien, un bilan officiel a fait état d'un soldat tué et de 55 blessés depuis le début de l'offensive terrestre.

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a estimé lundi qu'il n'y avait «pas de solution militaire à la crise», appelant à un «cessez-le-feu immédiat».

Le premier ministre tchèque Mirek Topolanek a indiqué travailler sur un «scénario» pour parvenir au moins à «suspendre les combats».

Il en a discuté avec la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et comptait s'entretenir dans la journée à ce sujet avec le président américain George W. Bush et le premier ministre israélien Ehud Olmert.

La Turquie a dit oeuvrer en faveur d'un cessez-le-feu pour mettre un terme à l'offensive militaire israélienne à Gaza qui devrait impliquer une mission d'observateurs internationale.

Alors que la troïka européenne poursuivait sa mission dans la région pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu, le président français Nicolas Sarkozy commençait lundi en Égypte une tournée qui devait le conduire en Cisjordanie, en Israël, en Syrie et au Liban pour tenter de «trouver les chemins de la paix».

Il a accusé le Hamas, dans un entretien publié lundi dans les quotidiens libanais, de porter «une responsabilité lourde dans la souffrance des Palestiniens de Gaza».

Tout comme la France condamne l'offensive terrestre israélienne, elle condamne «avec la même fermeté la poursuite des tirs de roquettes (sur Israël) qui sont une provocation inadmissible», ajoute-t-il.

L'Australie et le Canada, comme l'Allemagne et les Pays-Bas la veille, ont souhaité lundi une solution diplomatique qui mette fin aux tirs de roquettes des militants du Hamas contre l'État hébreu. De même, les États-Unis s'étaient prononcés pour «un cessez-le-feu durable», qui ne permette pas un retour au statu quo ante.

L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, a appelé lundi à la tenue d'un sommet arabe extraordinaire consacré à «l'agression» israélienne contre la bande de Gaza, qu'il a qualifiée de «crime de guerre».

Lundi, des centaines d'Afghans ont manifesté à Mihtarlam et Kandahar, une centaine de personnes à Bruxelles et quelque 200 Thaïlandais à Bangkok pour dénoncer l'offensive à Gaza.