Visé par une centaine de roquettes et d'obus en deux jours, Israël menace le Hamas d'une offensive militaire. Les autorités israéliennes ont rejeté jeudi les appels à la retenue lancés par l'Egypte et ont appelé la population de la bande de Gaza à se désolidariser de ses dirigeants.

Jeudi, 17 obus de mortier et trois roquettes tirés de la Bande de Gaza se sont abattus sur le sol israélien, dont un obus à proximité d'un groupe de pèlerins chrétiens en route pour la ville de Bethléem en ce jour de Noël, alors que la veille pas moins de 80 roquettes avaient été tirées du territoire palestinien sous contrôle des radicaux du Hamas.

Ces tirs de barrage ont fait des dégâts, mais pas de victimes.

Après la tombée de la nuit, une nouvelle roquette a explosé dans une zone industrielle de la ville israélienne d'Ashkelon, selon la police.

«Nous n'accepterons pas une telle situation», a prévenu le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak. «Quiconque s'en prend aux citoyens et soldats d'Israël paiera le prix fort.»

La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a elle aussi fait preuve de fermeté à l'égard du Hamas. En déplacement au Caire pour discuter d'une éventuelle reconduction de la trêve entre Israël et le Hamas, Mme Livni a rejeté les appels à la retenue lancés par son hôte, le président Hosni Moubarak. «Trop, c'est trop», a-t-elle lancé. Quand il y a tir, il y a réponse. N'importe quel Etat réagirait ainsi.»

La trêve de six mois en vigueur entre le Hamas et l'Etat hébreu a pris fin vendredi dernier. Les tirs palestiniens de roquettes et d'obus sur le territoire israélien ont repris peu après. Mme Livni a accepté l'invitation du président égyptien mais elle n'était nullement d'humeur à parler cessez-le-feu dans ce contexte.

Aussi bien M. Barak que Mme Livni sont candidats au poste de Premier ministre lors des élections générales prévues le 10 février en Israël, tout comme Benjamin Nétanyahou, partisan d'une action dure à l'encontre du Hamas et de la Bande de Gaza.

Quant à l'actuel Premier ministre Ehoud Olmert, il en a appelé jeudi directement à la population de la Bande de Gaza pour lui demander de se détourner des dirigeants du Hamas, responsables, selon lui, de ses souffrances.

Dans un entretien à la chaîne arabophone Al-Arabiya, M. Olmert a prévenu qu'Israël n'hésiterait pas à employer la force si les attaques se poursuivaient. «Je leur dis maintenant, c'est peut-être le dernier moment, je leur dis d'arrêter. Nous sommes plus forts», a-t-il déclaré.

La décision de lancer une offensive contre la Bande de Gaza a déjà été prise, mais son exécution est retardée par les intempéries, ont affirmé des responsables israéliens de la défense ayant requis l'anonymat.

Des experts des questions de défense prédisaient une intensification des frappes aériennes contre les groupes de Palestiniens auteurs des tirs contre l'Etat hébreu, éventuellement suivie par des opérations terrestres dans la bande de Gaza.