Le président du Parlement irakien Mahmoud Machhadani a présenté samedi ses excuses pour avoir insulté mercredi les députés en présentant sous le coup de la colère sa démission avant de se rétracter, a annoncé à l'AFP un député irakien.

«Il a présenté ses excuses pour les propos offensants qu'il avait tenus à l'égard des députés», a déclaré cheikh Jamal al-Boutikh, le chef du groupe parlementaire de la Liste nationale irakienne. «Et ensuite le Parlement a examiné le projet de loi gouvernemental autorisant les troupes étrangères, à l'exception des troupes américaines, à rester en Irak jusqu'à la fin juillet 2009», a ajouté M. Boutikh.

Une vive discussion avait éclaté mercredi au Parlement au cours de l'examen en première lecture d'un projet de loi autorisant les troupes étrangères, à l'exception des troupes américaines, à rester en Irak jusqu'à la fin juillet 2009.

L'opposition, notamment les députés partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr, avait exigé dans le chahut que soit débattue la détention de Mountazer al-Zaïdi, le journaliste irakien qui a lancé ses chaussures sur George W. Bush.

Enervé par ces débats, M. Machhadani s'était levé, avait annoncé sa démission et déclaré que «les députés qui voteront contre (sa) démission sont des chiens, fils de chiens», a expliqué à l'AFP un député qui a gardé l'anonymat.

Les deux plus importants groupes parlementaires, les chiites de l'Alliance Unifiée Irakienne (85 sièges) et l'Alliance Kurde Irakienne (53 sièges) avaient exigé qu'il démissionne ou qu'il soit limogé de son poste de président du Parlement.

Des tractations effectuées vendredi par des députés indépendants ont abouti à ces excuses.

Les députés ont finalement repris leurs travaux samedi en invalidant par vote la séance précédente troublée par le coup de colère de Machhadani et en examinant en première lecture le projet de loi sur le retrait des troupes étrangères, à l'exclusion des forces américaines.

«Le texte doit encore être examiné une seconde fois avant d'être voté la semaine prochaine», a indiqué M. Boutikh.

Le mandat de l'ONU sur la présence des troupes de la coalition en Irak  expirant le 31 décembre 2008, une loi est nécessaire pour légaliser la présence de ces troupes au-delà de cette date.

Ces dispositions ont été confirmées à l'AFP par le bureau d'un vice-président du Parlement, Khaled al-Attiyah.

En juin 2007, le président du Parlement avait réussi in extremis à sauver son poste tandis que les principaux groupes parlementaires s'étaient mis d'accord pour le remplacer après que ses gardes du corps furent accusés d'avoir frappé un député chiite.