Le Likoud, le parti israélien d'opposition de droite, dirigé par Benjamin Netanyahu, stimulé par les sondages, choisissait lundi ses candidats aux législatives anticipées de février.

Ces primaires ont été marquées par une fausse note: la prolongation du scrutin de deux heures dû au faible taux de participation.

La commission électorale a justifié cette prolongation jusqu'à 23h00 GMT (17h00 HNE) par une série de défaillances du système informatique, qui ont effectivement provoqué de gros retards dans le vote dans la région de Jérusalem.

Un faible taux de participation risque de donner un plus grand poids à l'extrême droite du parti qui s'est mobilisée pour les primaires.

Benjamin Netanyahu, ancien premier ministre (1996-1999), a quant à lui déjà été élu en 2006 et conduira la liste du parti aux législatives anticipées du 10 février.

Plus de 140 candidats, dont un ancien chef d'état-major, le général de réserve Moshé Yaalon, un comédien très connu, une idole du basket et une femme d'affaires «glamour» sont sur les rangs.

Sans oublier Benny Begin, fils du défunt premier ministre Menahem Begin, ou encore le petit-fils de Zeev Jabotinsky, idéologue-fondateur de la droite historique israélienne, qui ont des positions ultra-nationalistes.

Des figures considérées comme plus modérées, le général de réserve Uzi Dayan et l'ancien ministre de la Justice Dan Meridor, sont également en lice.

M. Netanyahu avait demandé à ces personnalités de rejoindre le parti pour lui donner la base la plus large possible, alors qu'il tente d'empêcher la candidature à la députation du chef de file de l'extrême droite du parti, Moshe Feiglin, qui a protesté contre la prolongation du scrutin.

Le 10 février, selon un dernier sondage rendu public lundi par la deuxième chaîne de télévision, son parti devrait recueillir 32 sièges sur 120 au Parlement (contre 12 actuellement), alors que l'actuel parti au pouvoir Kadima (centre-droit) en récolterait 26. Les travaillistes passeraient de 19 à 10.

Dans ce cas de figure, le Likoud serait à même de constituer un gouvernement, mais il serait obligé de s'appuyer sur des alliés religieux ou d'extrême droite.

La hausse de popularité du Likoud tient selon les analystes à une série de facteurs.

Sur le plan interne, le parti bénéficie du déclin de popularité du Kadima dont l'image a été ternie par les affaires de corruption dans lesquelles a été impliqué le premier ministre démissionnaire Ehud Olmert.

Sur le plan externe, la poursuite des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza contrôlée par le Hamas renforce le camp des « durs» en Israël, qui exclut un règlement de paix faute de partenaire palestinien.

Benjamin Netanyahu s'oppose aux efforts de paix soutenus par les Américains depuis la conférence d'Annapolis (novembre 2007). Toutefois il ne brandit plus le drapeau d'un «Grand Israël» englobant la Cisjordanie et ne s'est pas engagé à s'opposer à tout retrait de la Cisjordanie et du plateau du Golan occupés.

Sa rivale, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, à la tête du Kadima, conduit depuis un an des négociations de paix avec les Palestiniens, qui n'ont jusqu'ici pas enregistré de progrès notable.

Les législatives du 10 février s'effectueront à la proportionnelle intégrale, le pays constituant une seule circonscription et chaque parti présentant sa liste.