Quinze personnes ont été tuées et 45 autres blessées lundi dans un double attentat près de l'Académie de police, dans le centre de Bagdad, selon le ministère de l'Intérieur, sur fond de remontée de la violence en Irak depuis un mois.

Le bureau du porte-parole du plan de sécurité de la capitale a toutefois fait état d'un bilan un peu inférieur, de 11 morts et 34 blessés.

Selon cette source, un kamikaze a fait détoner sa veste vers 13H00 (5 h HNE) près d'une entrée de l'école de police et, quelques minutes plus tard, c'est une voiture, garée devant l'entrée du ministère des Ressources hydrauliques, qui a explosé. Une centaine de mètres séparent les lieux des deux attentats.

Les victimes sont des civils et des jeunes recrues de la police, selon le ministère de l'Intérieur.

Il s'agit de l'attentat le plus sanglant depuis celui du 10 novembre dans le quartier sunnite d'Azamiyah qui avait fait 28 morts.

Les explosions ont eu lieu dans une partie de la rue de Palestine rouverte il y a deux mois après avoir été fermée à la circulation pendant deux ans à la suite d'un attentat suicide.

Par ailleurs, un haut responsable du ministère irakien de la Défense a été grièvement blessé dans un attentat à la bombe contre son convoi, lundi matin, dans le nord de Bagdad, qui a fait trois morts et onze blessés, selon des sources des ministères de l'Intérieur et de la Défense.

«Le général Mozher al-Mollah, conseiller au ministère de la Défense, ainsi que deux de ses gardes du corps, ont été grièvement blessés, tandis que son chauffeur a été tué, dans le quartier de Souleikh», a indiqué un officier du ministère.

«La bombe artisanale, posée sur le bord de la route, a explosé vers 08H00 (minuit HNE) et a tué deux passants et en a blessé huit autres», a-t-il précisé.

Selon une source du ministère de la Défense, le général Mollah était en charge du dossier ultra-sensible de la «reconciliation nationale», c'est à dire du retour d'anciens officiers de l'armée de Saddam Hussein chassés après l'invasion de 2003 et du recrutement des membres de «Sahwa» (Réveils).

Ces anciens insurgés sunnites qui ont retourné leurs armes contre les jihadistes d'Al-Qaeda avec l'aide finacière des forces américaines ont commencé en octobre à être payés par le gouvernement irakien. Les autorité ont décidé d'en intégrer environ 20% dans la police et l'armée nationales

Par ailleurs, la violence a augmenté en novembre en Irak avec 340 morts contre 317 en octobre, selon des chiffres communiqués lundi par différents ministères.

En octobre, 297 civils, 14 militaires et 29 policiers sont morts alors que 728 Irakiens ont été blessés, (600 civils, 28 militaires, 100 policiers), selon les ministères de l'Intérieur, de la Santé et de la Défense.

Selon le ministère de la Défense, la plupart des morts ont été trouvés dans des fosses communes à travers l'Irak.

Pour leur part, 60 insurgés ont trouvé la mort et 875 ont été arrêtés durant ce même mois.

En octobre, 278 civils, 18 militaires et 21 policiers avaient été tués, selon ces mêmes sources.

Par ailleurs, les pertes militaires américaines en Irak sont en légère hausse avec 17 soldats tués en novembre contre 13 en octobre et 25 en septembre, selon le site indépendant www.icasualties.org.

Depuis l'invasion de mars 2003, 4.207 militaires américains ont été tués en Irak, selon un bilan établi par l'AFP à partir du site www.icasualties.org.