Les États-Unis ont appelé dimanche les voisins de l'Irak à empêcher l'entrée de «terroristes» et de leurs armes dans ce pays, à l'occasion d'une réunion internationale à Damas sur la sécurité en Irak.

«Nous espérons que lors de cette réunion, toutes les parties s'engageront à nouveau à mettre un terme au flux de terroristes, ainsi qu'au passage des armes et de l'argent qu'ils utilisent en Irak et dans toute la région, a indiqué dans un communiqué la chargée d'affaires des États-Unis à Damas, Maura Connelly, qui participe à la réunion. «(Nous espérons) que cet engagement se traduira par des actes», a-t-elle ajouté.

Cette réunion, qui se tient moins d'un mois après un raid américain meurtrier mené en Syrie à partir de l'Irak, rassemble notamment des représentants des pays voisins de l'Irak et des cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

«Des groupes armés qui avaient été chassés d'Irak continuent de recevoir des armes, un entraînement, un financement et des consignes de l'extérieur», a déploré Mme Connelly dans le communiqué.

«Nous encourageons les voisins (de l'Irak) à ne pas tolérer ces groupes, car ils représentent non seulement une menace pour l'Irak, mais aussi pour leur propre pays.»

À l'ouverture de la réunion, le ministre syrien de l'intérieur, Bassam Aabdel-Majid, a précisé qu'elle avait pour but d'aider «le peuple irakien à assurer sa sécurité et sa stabilité.»

Mais il a aussi insisté sur le fait que l'Irak «ne doit pas être le point de départ d'actes d'agression contre ses voisins en quelque circonstance que ce soit», affirmant que «la souveraineté de la Syrie avait été gravement violée par un acte d'agression mené depuis l'Irak» contre un village syrien frontalier de l'Irak le 26 octobre.

Des soldats américains venus d'Irak en hélicoptère avaient alors attaqué un bâtiment dans un village syrien situé à huit kilomètres de la frontière, entraînant la mort de huit civils, selon la Syrie.

Les États-Unis ont affirmé que ce raid s'inscrivait dans le cadre de la lutte contre les combattants étrangers opérant en Irak, avançant avoir éliminé un important passeur.

M. Abdel-Majid a assuré que son pays avait «toujours pris les mesures nécessaires pour contrôler sa frontière avec l'Irak», et estimé que «la souveraineté et l'indépendance de l'Irak» ne seraient réalisées que par «le départ des forces étrangères de son territoire».

La réunion de Damas intervient alors que le Parlement irakien doit se prononcer mercredi sur le projet d'accord de sécurité avec les États-Unis qui prévoit le retrait des forces américaines avant la fin 2011.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, la Russie, le Japon, la Turquie, la Syrie, l'Irak, l'Égypte et la Jordanie sont représentés à cette réunion, de même que l'ONU et l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et de la Ligue arabe. L'Arabie saoudite n'y participe pas.