Les États-Unis ont indiqué lundi ne discerner aucun signe de bonne volonté de la part du mollah Omar et avoir «du mal à imaginer» comment sa sécurité pourrait être assurée en échange de la paix, comme l'a proposé le président afghan Hamid Karzaï.

«Nous ne voyons aucune indication de la part du mollah Omar qu'il soit prêt à renoncer à la violence, à rompre tous les liens avec Al-Qaeda et à soutenir le gouvernement et la constitution d'Afghanistan», a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.

«Personne n'a de nouvelles du mollah Omar depuis un moment et, vu les agressions comme celle perpétrée la semaine passée par des talibans qui ont aspergé d'acide des jeunes filles se rendant à l'école, nombre d'entre eux ne semblent pas disposés à négocier», a dit M. Johndroe.

M. Johndroe a envisagé un accommodement avec une partie des talibans en disant espérer que «les talibans avec lesquels on peut se réconcilier déposeront les armes et décideront de jouer un rôle productif dans la société afghane». Mais «il faut constater avec tristesse qu'ils continuent à s'en prendre régulièrement à des civils innocents et aux forces de la coalition», a-t-il dit.

Le président afghan a affirmé dimanche qu'il ferait «tout ce qui est en son pouvoir» pour protéger le mollah Omar en échange de la paix.

Il a signifié qu'il passerait même outre à une éventuelle opposition internationale s'il le fallait.

Interrogé à ce propos, M. Johndroe a répondu: «Nous avons de bonnes relations avec le gouvernement afghan. Le président Karzaï est résolu à faire de l'Afghanistan une démocratie sûre et stable et nous devons continuer, ainsi que la communauté internationale, à lui montrer notre soutien».

Mais le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, s'est montré plus réticent.

«Il est difficile d'imaginer les circonstances dans lesquelles un haut responsable des talibans bénéficierait d'une protection en ce qui concerne les forces américaines», a déclaré le porte-parole.

«C'est vraiment difficile à imaginer, vu d'ici, aujourd'hui», a-t-il ajouté.