Quatre militants palestiniens ont été tués mercredi dans un accrochage avec des soldats israéliens dans la bande de Gaza où une recrudescence des violences risque de sonner le glas d'une trêve en vigueur depuis juin.

Les quatre hommes, des membres du mouvement islamiste Hamas selon des témoins, ont été tués dans l'accrochage avec une force de l'armée israélienne dans le secteur de Qarara, près de la ville de Khan Younès, non loin de la clôture de la sécurité entre la bande de Gaza et Israël.

«Quatre résistants ont été tués. Leur corps ont été transférés à l'hôpital Nasser à Khan Younès», a déclaré à l'AFP Mouawiya Hassanein, chef des services d'urgence à Gaza.

Une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que ses soldats avaient abattu quatre Palestiniens armés lors de l'accrochage. «Différentes armes et des grenades ont été trouvées sur leurs corps», a-t-elle indiqué.

L'armée a affirmé que les quatre hommes tentaient de «poser un engin explosif» près de la clôture de sécurité.

Un soldat israélien a été légèrement blessé dans l'accrochage et évacué vers un hôpital en Israël.

Deux appareils militaires ont mené des raids à l'intérieur du territoire palestinien dans la foulée de l'accrochage, a ajouté la porte-parole sans faire état de victime dans l'immédiat lors de ces attaques.

Ces violences surviennent en dépit d'une trêve en vigueur depuis juin entre Israël et le mouvement islamiste Hamas négociée par l'entremise de l'Egypte. Cette trêve a été mise à mal ces dernières semaines par une série d'opérations militaires et d'attaques, bien que les deux parties affirment vouloir la préserver.

Réagissant à la mort de ses activistes, le Hamas a dénoncé par la voix de son porte-parole Fawzi Barhoum, «un énorme crime israélien qui constitue une grave violation de la trêve». Il s'est toutefois gardé de menacer de la rompre.

La semaine dernière, sept activistes palestiniens ont été tués lors d'une opération militaire israélienne dans la bande de Gaza et des attaques aériennes. Des groupes armés palestiniens ont tiré en riposte plus de 50 roquettes sur le sud d'Israël.

L'opération israélienne lancée visait alors à détruire un tunnel près de la frontière entre le centre du territoire palestinien et Israël. Ce passage était destiné, selon l'armée, à enlever des soldats israéliens.

Il s'agissait de la plus grave flambée de violences depuis l'entrée en vigueur le 19 juin de la trêve entre le Hamas et Israël, pour une durée initiale de six mois.

Le Premier ministre israélien de transition Ehud Olmert a mis en garde mardi contre une confrontation inéluctable avec le Hamas qui a pris de force le pouvoir à Gaza en juin 2007 aux dépens du mouvement Fatah de M. Abbas qui ne contrôle que la Cisjordanie occupée.

«Je n'ai pas le moindre doute que la situation entre nous et le Hamas conduit inéluctablement à la confrontation», a affirmé M. Olmert lors d'une tournée dans le QG militaire en charge de la région de Gaza. «C'est uniquement une question de temps», a-t-il ajouté.

Au moins 550 personnes, presque toutes des Palestiniens (en majorité membres de groupes armés), ont été tuées depuis la relance des négociations de paix israélo-palestiniennes fin novembre 2007 à la conférence internationale d'Annapolis aux Etats-Unis, selon un bilan établi par l'AFP.