Les Israéliens se rendent aux urnes mardi pour des élections municipales qui auront pour principal champ de bataille Jérusalem, au coeur des tensions politiques et religieuses les plus vives.

Les opérations de vote qui concernent 4,7 millions d'électeurs inscrits, débuteront à 07H00 locales (12h00 HAE) et s'achèveront à 22h00 (17h00 HAE).Les municipales se tiendront dans plus de 150 localités, dont les colonies urbaines de Cisjordanie.

La ville la plus convoitée reste cependant Jérusalem que les Israéliens considèrent comme leur capitale.

La bataille pour sa mairie met notamment aux prises un candidat ultra-orthodoxe, le rabbin Meir Porush, et un candidat laïc, Nir Barkat, illustration des tensions religieuses dans la ville.

Tous deux défendent cependant l'annexion de la partie orientale de la ville, conquise en juin 1967 et déclarée en 1980 par une loi au Parlement «capitale indivisible et éternelle de l'Etat d'Israël».

Depuis 2003, la mairie de Jérusalem est dirigée par Ouri Lupolianski, un ultra-orthodoxe, ce qui a contribué à exacerber les tensions entre laïcs et religieux.

Un troisième candidat, le milliardaire d'origine russe Arcady Gaydamak, à la traîne dans les sondages, espère créer la surprise en ralliant les voix arabes. Durant sa campagne, il leur a notamment promis de lutter contre la discrimination, leur promettant de meilleurs services en cas de victoire.

Les Palestiniens de la partie orientale de la Ville sainte, occupée depuis la guerre israélo-arabe de 1967, puis annexée, devraient toutefois, dans leur grande majorité, ignorer ce scrutin que l'Autorité palestinienne a appelé à boycotter.

Pour eux, voter reviendraient à reconnaître l'occupation de la partie est de Jérusalem. Ils dénoncent également la discrimination dont ils font l'objet de la part de la municipalité qui, selon eux, n'offrent pas les mêmes services dans les quartiers arabes que les quartiers juifs.

Jérusalem compte près de 733 000 habitants, dont 481.000 juifs (65%) et 252.000 Arabes (34%), presque tous des Palestiniens de Jérusalem-est.

Quelque 200 000 Israéliens vivent dans la partie orientale de la ville, dans une dizaine de quartiers de colonisations construits après 1967.