La Commission électorale irakienne a annoncé dimanche la tenue le 31 janvier prochain des élections provinciales en Irak alors que les partis religieux qui gouvernent le pays sont en perte de vitesse dans les couches les plus pauvres de la population.

«Les élections auront lieu tiendront le samedi 31 janvier et elles se dérouleront en une seule journée, à Bagdad et dans les autres provinces», a déclaré à l'AFP Kassem al-Aboudi, le directeur administratif du Haut comité électoral irakien (HCEI). «La campagne électorale commencera à la fin de ce mois ou au début du mois prochain (décembre) et elle durera deux mois», a-t-il ajouté.

Selon le HCEI, 401 listes de partis politiques ou candidats indépendants se sont enregistrés pour ce scrutin. Les candidats parrainés par des partis ou indépendants qui auront obtenu le plus grand nombre de voix seront élus.

Au total, 440 sièges sont à pourvoir au cours de ce scrutin qui doit se dérouler dans 14 des 18 provinces d'Irak. Elles seront organisées plus tard dans les provinces de la région kurde (Dohouk, Erbil et Souleimaniyeh) et dans la très contestée province de Kirkouk (nord). La date n'a pas été précisée.

Ces élections interviennent au moment où les partis religieux, qui dominent le paysage politique depuis quatre ans, sont en perte de vitesse parmi la population pauvre du pays, selon un sondage récent.

Selon une enquête réalisée par l'ONG irakienne «Iraqi al Amal Association» auprès de 11.198 personnes dont les revenus sont inférieurs à 200 dollars par mois, 58% des personnes interrogées ont l'intention de se rendre aux urnes, 19% de boycotter ce scrutin et 33% n'ont pas d'opinion.

Selon l'enquête, réalisée entre le 1er et le 22 septembre auprès d'un échantillon comprenant 60% d'hommes et 40% de femmes dans onze provinces, 26,3% des personnes interrogées donneront leur vote à des candidats indépendants, 23,7% à des listes laïques et démocratiques et seulement 22,7 à des formations religieuses.

Ces dernières pâtissent notamment de l'extrême lenteur de la reconstruction du pays ravagé par la guerre et les violences. Les personnes interrogées placent comme priorité les problèmes d'électricité et d'eau, avant la nourriture, le travail et le logement.

Par ailleurs, les deux tiers affirment ne recevoir aucun soutien du gouvernement et seulement un tiers croit que le gouvernement à la capacité de répondre à leurs besoins.

En outre, 87% des personnes déplacées à cause des violences confessionnelles veulent rentrer chez elles alors que le mouvement de retour est lent en dépit des efforts du gouvernement.

Les élections provinciales de décembre 2005 dans les 14 provinces avaient été remportées et sont aujourd'hui dirigées par des partis religieux chiites ou sunnites.

La participation devrait en outre être plus importante qu'il y a quatre ans dans les régions sunnites où les insurgés faisaient la loi et avaient menacé de représailles les Irakiens voulant voter.

En 2005, les Irakiens s'étaient rendus aux urnes afin de voter en même temps pour les élections provinciales et législatives, le taux de participation avait été de 59%.

Pour ce scrutin provincial, il y a 17,3 millions d'inscrits contre 14,2 millions en 2005.

Ce sont dans les régions sunnites de Ninive (nord) et Al-Anbar (ouest) que le nombre de nouveaux inscrits a été le plus important.

Le Conseil présidentiel irakien a approuvé samedi la loi adoptée par le Parlement qui accorde six sièges aux minorités, dont trois aux chrétiens, aux conseils provinciaux.