Le chef de la diplomatie saoudienne, Saoud Al-Fayçal, a confirmé mardi que son pays avait parrainé le début de négociations entre Kaboul et les talibans et annoncé que Ryad était disposé à parrainer d'autres rencontres si les talibans renoncent à la violence.

«Le royaume a conduit une tentative avec les parties afghanes, à la demande officielle du président afghan Hamid Karzaï, pour mettre fin aux combats en Afghanistan et restaurer la sécurité et la stabilité» dans ce pays, a déclaré le prince Saoud Al-Fayçal, lors d'une conférence de presse conjointe avec le diplomate en chef de l'UE Javier Solana, en visite à Ryad.

C'est la première fois que Ryad confirme des informations de presse ayant fait état de la tenue fin septembre de négociations entre des représentants du gouvernement de Kaboul et des talibans.

«Si nous relevons une volonté chez les parties afghanes de régler les problèmes politiques, renoncer à la violence, déposer les armes et (opter pour) l'action politique, il y aura d'autres tentatives» pour réunir les belligérants, a ajouté le ministre saoudien.

«Dans le cas contraire, il sera difficile de s'engager pour une quelconque (autre) tentative», a-t-il encore dit sans parler expressément de négociations ou de la date ou du lieu de telles négociations.

Le 7 octobre, le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat avait publié un article détaillé sur des négociations interafghanes ayant duré trois jours, fin septembre, dans la ville sainte de La Mecque (Arabie saoudite). Kaboul et les talibans avaient auparavant démenti d'autres informations de presse faisant état de contacts entre les deux parties.

Le quotidien, citant des sources afghanes informées, a indiqué que les négociations avaient eu lieu durant les derniers jours du mois de jeûne musulman du ramadan, qui s'est achevé le 29 septembre.

La délégation des talibans comprenait Mollah Muhammad Tay Agha, chef du bureau de Kandahar et porte-parole du leader du mouvement, Mollah Muhammad Omar, avant que celui-ci ne soit chassé du pouvoir par l'invasion de l'Afghanistan en 2001 par une coalition conduite par les Etats-Unis.

Y figurait également, selon le journal, Wakil Ahmed Mutawakkel, ministre des Affaires étrangères de Mollah Omar.

Début octobre, le gouvernement de Kaboul avait souhaité des négociations avec les talibans, tout en démentant les informations sur les pourparlers de La Mecque.

Un porte-parole des talibans a également démenti l'information.

L'Arabie saoudite avait été l'un de trois pays, avec le Pakistan et les Emirats arabes unis, à reconnaître le régime des talibans en Afghanistan.