Le représentant spécial de l'ONU pour l'Irak, Staffan de Mistura, a «condamné fermement» lundi les récentes violences visant la communauté chrétienne à Mossoul, bastion d'Al-Qaeda dans le nord du pays.

M. de Mistura «condamne fermement l'assassinat de civils et exprime son inquiétude sur la hausse des violences visant les chrétiens ces derniers jours, particulièrement dans et autour de la ville de Mossoul», selon un communiqué de l'ONU.«Ces actes visent à attiser les tensions et exacerber l'instabilité à un moment critique» du processus politique dans le pays, souligne-t-il.

Mossoul connaît depuis plusieurs jours une nouvelle vague de violences antichrétiennes qui ont poussé à l'exode près d'un millier de familles, selon les autorités locales.

Ces déplacés ont trouvé refuge en périphérie de la ville, dans des villages majoritairement chrétiens.

Dimanche, le gouvernement irakien a déployé près de 900 policiers pour sécuriser les quatre quartiers chrétiens de Mossoul, où au moins 12 personnes ont été assassinées par des inconnus en une quinzaine de jours.

Mossoul, à 370 km au nord de Bagdad, est un bastion d'Al-Qaïda et l'une des villes les plus dangereuses d'Irak.

«Un grand nombre de familles ont fui leur domicile pour trouver refuge temporairement dans des quartiers voisins», observe le représentant de l'ONU, qui remarque que «certaines de ces familles étaient venues s'installer à Mossoul ces dernières années pour fuir les violences à Bagdad».

«L'organisation des Nations unies et ses partenaires suivent avec inquiétude la situation», assure M. de Mistura.

«Cent deux familles ont jusqu'à présent reçu de l'aide humanitaire» d'urgence et 400 autres bénéficient en ce moment même d'une telle assistance, précise le responsable onusien.

«Ces nouveaux déplacements de population interviennent à un moment très sensible, en période de tensions politiques croissantes sur la question pas encore résolue de la représentation des minorités aux prochaines élections provinciales» prévues d'ici le 31 janvier, selon M. de Mistura.

«Les minorités irakiennes ont été historiquement, et restent une partie intégrante de l'Irak et de sa fabrique sociale, qui enrichissent à la fois sa culture et sa politique», rappelle le représentant de l'ONU.

Il réitère à cette occasion la position des Nations unies: «respecter et garantir les droits des minorités en Irak est fondamental pour un avenir stable et démocratique du pays».

Les chrétiens d'Irak sont régulièrement les cibles de violences, enlèvements, meurtres et attentats à la bombe contre des églises, commis par des insurgés, chiites comme sunnites.

Les chaldéens, des catholiques de rite oriental, constituent la principale communauté chrétienne du pays, et l'une des plus anciennes Eglises chrétiennes.