Le général en chef de l'OTAN en Afghanistan a rejeté dimanche l'idée que cette organisation militaire soit en train de perdre la guerre sur le sol afghan face à une insurrection talibane de plus en plus sanglante.

Toutefois, le général américain David McKiernan a également affirmé qu'il avait besoin de davantage de forces militaires pour lutter contre les talibans, et il a dépeint une campagne afghane où les talibans détiennent davantage de pouvoir que le gouvernement afghan, sept ans après l'invasion du pays menée par les Etats-Unis. Il a estimé qu'une meilleure gouvernance et le progrès économique étaient essentiels.

«Il est vrai qu'à plusieurs endroits dans ce pays, nous n'avons pas un niveau de sécurité élevé. Nous n'avons pas une bonne gouvernance. Nous n'avons pas de progrès socio-économique. Nous n'avons pas de gens en mesure de faire pousser leur produit et de le mettre sur le marché. Nous n'avons pas de liberté de mouvement», a déclaré M. McKiernan en conférence de presse à Kaboul.

«Nous ne progressons pas de façon aussi égale et rapide que nous l'aimerions, mais nous ne sommes pas en train de perdre l'Afghanistan», a-t-il ajouté.

Dans le sud du pays, entre-temps, des talibans ont lancé une attaque surprise contre la capitale de la province de Helmand. Selon un responsable afghan, quelque 60 insurgés ont été tués.

Daud Ahmadi, porte-parole du gouverneur de la province, a indiqué que les talibans avaient attaqué la ville de Lashkar Gah de trois côtés, tôt dimanche, et qu'ils n'avaient été repoussés qu'après une bataille ayant impliqué des troupes de l'OTAN et de l'Armée nationale afghane de même que des frappes aériennes. Il a précisé que des roquettes avaient été tirées dans différents secteurs de la ville, mais qu'elles n'avaient fait aucune victime parmi la population civile.

Des centaines d'insurgés ont pris part à l'attaque, a affirmé le général McKiernan, l'OTAN ayant de son côté confirmé que ses appareils avaient bombardé les positions talibanes.

«Si les insurgés projetaient une attaque spectaculaire avant cet hiver, ce fut un échec spectaculaire», a déclaré le brigadier-général Richard Blanchette, porte-parole de la force militaire sous la direction de l'OTAN.