Les factions palestiniennes ont pris une série de mesures préventives pour renforcer la sécurité, empêcher l'infiltration de «hors-la-loi» et l'irruption de violences dans le camp de réfugiés de Baddaoui (nord), a déclaré samedi un responsable palestinien.

«À la suite de rumeurs sur la présence de +hors-la-loi+ à Baddaoui, les factions palestiniennes ont décidé à l'unanimité de renforcer les mesures de sécurité», a déclaré à l'AFP ce responsable sous couvert d'anonymat.

Ces mesures consistent en «un recensement global des résidents du camp». «Toute personne autre (...) doit remplir un formulaire contenant des données personnelles ainsi que les motifs et la durée de sa présence. Quant aux propriétaires, ils s'engageront par écrit à nous notifier de la présence de tout locataire, même s'il est Palestinien», a-t-il précisé.

Selon la même source, ces décisions ont été prises afin d'empêcher une répétition à Baddaoui «des évènements survenus dans le camp (palestinien) d'Aïn Heloué», dans le sud du Liban.

Ces derniers mois, le camp d'Aïn Héloué a été le théâtre d'affrontements fréquents entre le Fatah et Jound al-Cham, groupe sunnite constitué majoritairement de Libanais et sans hiérarchie claire.

Le responsable palestinien a par ailleurs signalé que les factions avaient «informé les responsables des forces de sécurité libanaises dans le nord du pays des mesures prises à Baddaoui».

«Nous ne permettrons à personne de transformer le camp en un lieu menaçant la sécurité du Liban», a-t-il insisté, soulignant «qu'aucune personne» n'avait été «arrêtée ou soupçonnée jusqu'à présent».

«Il s'agit simplement de mesures préventives».

Selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), le camp de Baddaoui compte plus de 16 000 réfugiés.

En 2007, des combats ont opposé pendant plus de trois mois l'armée libanaise au mouvement islamiste Fatah al-Islam dans le camp de Nahr al-Bared, proche de Baddaoui. Ces affrontements ont fait plus de 400 morts, dont 168 soldats libanais.