Les autorités pakistanaises ont ordonné à quelque 60 000 réfugiés afghans de quitter une région tribale du nord-ouest du Pakistan proche de la frontière afghane, où l'armée pakistanaise lutte contre les talibans et les combattants d'Al-Qaeda, ont indiqué mardi des responsables.

Les autorités pakistanaises avaient laissé jusqu'à dimanche aux réfugiés afghans pour rentrer dans leur pays et quitter la région de Bajaur, théâtre d'une vaste offensive militaire engagée il y a près de deux mois.

«Sur les ordres du ministère de l'Intérieur, nous avons pris des mesures énergiques contre les réfugiés afghans qui n'ont pas encore quitté la région», a indiqué à l'AFP Abdul Haseeb, un responsable gouvernemental.

La plupart des réfugiés sont en situation irrégulière, après avoir franchi illégalement une frontière très poreuse, a-t-il précisé. Les réfugiés avaient été reconduits en Afghanistan il y a deux ans dans le cadre d'un programme de retour soutenu par l'ONU.

«Selon certaines informations, des réfugiés afghans sont impliqués dans des activités militantes ou anti-sociales, c'est pourquoi ils sont expulsés», a-t-il ajouté.

Près de 30 000 des 90 000 Afghans réfugiés dans la région ont quitté la zone avant la date limite fixée par les autorités, a indiqué à l'AFP un responsable provincial.

Engagée il y a près de deux mois, l'offensive de Bajaur a fait, selon l'armée, plus de 1000 morts chez les insurgés islamistes.

Bajaur est considéré comme une base-arrière des talibans qui combattent les troupes internationales --essentiellement américaines-- en Afghanistan, et comme un bastion de combattants d'Al-Qaeda regroupés sous la bannière du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP).