L'armée israélienne réagira à d'éventuels tirs du Hezbollah par des «destructions énormes» au Liban, a mis en garde un général israélien dans une interview publiée vendredi par le quotidien Yediot Aharonot.

«Ce qui s'est passé à Beyrouth en 2006 se produira dans chaque village d'où l'on tire contre Israël», a affirmé le général Gadi Eisenkott, commandant en chef de la région militaire nord d'Israël, en allusion au bombardement massif lancé par Israël contre le QG du Hezbollah dans la capitale libanaise durant le conflit qui les a opposés entre le 12 juillet et le 14 août 2006.

«Des tirs à partir des villages du Liban y provoqueront une catastrophe, et Nasrallah a intérêt à réfléchir trente fois avant de les ordonner», a-t-il ajouté à propos du chef du mouvement chiite du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Selon lui, «Nasrallah est parfaitement conscient du risque encouru par la population civile, et c'est la principale raison de sa retenue et du calme qui prévaut depuis deux ans».

«Nous mettrons en oeuvre une puissance disproportionnée contre ces villages et y provoquerons des destructions énormes, car de notre point de vue il s'agit non pas de villages mais de bases militaires (du Hezbollah)», selon lui.

«Les 160 villages chiites situés au sud du Litani et des dizaines d'autres se trouvant au nord de ce fleuve sont des sites militaires, disposant de quartiers généraux, de centres de renseignements et de télécommunications. Des dizaines de roquettes y sont cachées dans des caves ou derrière des murs», a-t-il ajouté.

Au journaliste qui lui demandait s'il s'agissait d'un projet de sa part qu'il entendait recommander à l'état-major et à l'échelon politique, le général Eisenkott a répondu: «c'est un plan qui a déjà été approuvé (...) Nous riposterons par des tirs très agressifs».

«Tout ce que j'ai dit concernant le Hezbollah sur une riposte dure, s'applique encore davantage à la Syrie», a-t-il ajouté.

La guerre de 2006 a fait plus de 1200 tués côté libanais, civils pour la plupart, ainsi que d'énormes destructions au Liban provoquées par les bombardements intensifs de l'aviation et de l'artillerie israéliennes.

Côté israélien, le conflit a fait 160 morts, en majorité des militaires. Quelque 4.000 roquettes tirées par le Hezbollah ont paralysé la région nord du pays.