Le Premier ministre démissionnaire israélien Ehud Olmert a été soumis jeudi à son huitième interrogatoire de la police à propos de son implication présumée dans des affaires de corruption et de fraudes, a annoncé la police.

 

«L'interrogatoire a été mené à la résidence officielle du premier ministre et a duré deux heures», a précisé à l'AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

Il s'agit du premier interrogatoire d'Ehud Olmert depuis qu'il a annoncé sa démission le 21 septembre. Il reste cependant à la tête d'un cabinet de transition jusqu'à la formation d'un prochain gouvernement par son successeur à la tête du parti au pouvoir, le Kadima, Tzipi Livni.

Le porte-parole de la police a précisé que l'interrogatoire avait porté sur «l'affaire du Centre des investissements», dans laquelle M. Olmert est soupçonné d'avoir garanti des prêts alors qu'il était ministre de l'Industrie et du Commerce.

«Ce n'était pas le premier interrogatoire dans cette affaire et l'enquête est en cours, il y aura d'autres entretiens à ce sujet même si aucune date n'a été fixée pour le moment», a ajouté M. Rosenfeld.

Selon la presse israélienne, M. Olmert est, dans cette affaire, soupçonné d'avoir donné la garantie du ministère à des prêts de plusieurs dizaines de millions de dollars accordés à une société israélienne cliente de son avocat et ami Uri Messer.

Le 7 septembre, la police avait recommandé l'inculpation d'Ehud Olmert pour deux affaires de corruption présumée dans le cadre de deux des six dossiers le touchant.

Néanmoins la décision d'une inculpation revient au seul procureur général de l'État, Menahem Mazuz. Cette décision, quelle qu'elle soit, devrait intervenir au cours des prochaines semaines.

Dans un premier dossier, la police accuse M. Olmert d'avoir reçu d'importantes sommes d'argent en liquide d'un homme d'affaires juif américain, Morris Talansky, alors qu'il était maire de Jérusalem (1993-2003), puis ministre de l'Industrie et du Commerce jusqu'en 2006.

Il est aussi accusé de fraude dans une affaire de double facturation de billets d'avion, dans ce cas aussi avant d'accéder au poste de premier ministre, en 2006.

La police avait précisé fin août avoir besoin d'interroger de nouveau le premier ministre avant de présenter ses recommandations pour une troisième affaire, dans laquelle Ehud Olmert est soupçonné de trafic d'influence, alors qu'il était ministre de l'Industrie et du Commerce.