Les onze touristes européens et leur huit accompagnateurs égyptiens capturés dans le sud de l'Egypte ont été libérés «sains et sauf» à l'issue d'une opération commando, après dix jours de captivité dans le désert, a annoncé lundi le Caire.

«Les otages ont été libérés, et sont en bonne santé. Ils sont attendus à l'aéroport du Caire», a annoncé la télévision égyptienne, citant un haut responsable gouvernemental.

Le groupe d'otages est attendu lundi à la base militaire d'al-Maza, accolée à l'aéroport international du Caire à partir de 14H00 (8 h HAE), a précisé à l'AFP le porte-parole du ministère du Tourisme, Omayna el-Husseiny.

L'armée égyptienne a libéré les otages au cours d'une opération des forces spéciales dans un camp au Tchad, près de la frontière avec le Soudan, a déclaré à l'AFP un responsable de sécurité, qui a requis l'anonymat.

Le ministre égyptien de la Défense, Hussein Tantawi, cité par l'agence Mena, a pour sa part affirmé que la moitié des ravisseurs avaient été «liquidés».

«Aucune rançon n'a été payée pour leur libération», a affirmé une source officielle citée par la télévision égyptienne.

Capturés le 19 septembre lors d'un safari en 4x4 au pied du mont Ouanat, aux confins de l'Egypte, du Soudan et de Libye, ce groupes d'otages avait été ballotté d'une cache à l'autre par des ravisseurs inconnus.

Il comprenait 11 touristes --cinq Italiens, cinq Allemands et une Roumaine-- ainsi que huit Egyptiens: deux guides, quatre chauffeurs, un garde-frontière et le directeur de l'agence organisatrice du safari.

Le président égyptien Hosni Moubarak s'est réjoui de leur libération, selon l'agence Mena.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, en visite à Belgrade, a confirmé à l'AFP la libération des otages, indiquant qu'ils étaient «en bonne forme».

«Nos otages ont été libérés. Ils vont bien... Ils sont en bonne forme. Ils sont en route pour le Caire», a ajouté le ministre, se déclarant «très reconnaissant», en particulier à l'égard des autorités égyptiennes. Des «agents des services secrets et des forces spéciales de l'armée italienne» ont participé à leur libération, a-t-il également déclaré, d'après l'agence Ansa.

Aucune annonce ou commentaire n'étaient intervenus de Berlin en début d'après-midi.

L'annonce de cette libération intervient alors que la crise avait pris une tournure inquiétante après que l'armée soudanaise eut affirmé dimanche qu'elle avait tué six des ravisseurs, sans libérer les prisonniers.

Khartoum avait également affirmé que le groupe d'otages, que l'on croyait encore retenu dans une cache du mont Ouanat, se trouvait au Tchad dans les mains d'un groupe de 30 rebelles du Darfour.

Khartoum avait mis en cause dans la prise d'otages un des groupes rebelles du Darfour, l'Armée de libération du Soudan-Unité (SLA-U), lequel a démenti depuis Londres son implication.

Une guerre, aux conséquences dramatiques pour la population oppose depuis 2003 dans cette région de l'ouest du Soudan des groupes de rebelles, de plus en plus éclatés en factions rivales, au régime de Khartoum et ses milices alliées.

Capturés au pied du versant égyptien, ils avaient été transférés dans les flancs soudanais de la montagne, avant d'être cachés côté libyen, à l'ouest, selon Khartoum.

Un responsable égyptien de la sécurité avait affirmé dimanche qu'une rançon, d'un montant présumé de six millions d'euros, avait été versée aux ravisseurs en fin de semaine dernière, lors d'un passage du côté libyen du mont Ouanat.

Les négociations, dans lesquelles l'Allemagne a joué un rôle prédominant, ont été nouées via l'épouse d'origine allemande du directeur de l'agence de tourisme, Kirsten Butterweck-Abdel Rahim.