L'armée pakistanaise a tué jeudi 16 islamistes et deux civils en bombardant des repaires de combattants proches d'Al-Qaïda dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, frontalières avec l'Afghanistan, a indiqué un responsable de la sécurité.

Les hélicoptères de combat ont pilonné des positions d'insurgés dans les zones de Damadola et Shinkot, dans le district tribal de Bajaur, où l'armée a lancé début août une vaste offensive qui a fait, selon elle, près de 900 morts à ce jour, des combattants islamistes pour l'essentiel.Ces affrontements ont également forcé plus de 260.000 civils à fuir leurs foyers depuis début août, selon le gouvernement et l'ONU.

«Les hélicoptères de combat ont pilonné les positions des combattants islamistes (...) du matin au soir jeudi, tuant 16 rebelles et faisant 20 blessés, des civils pour la plupart», a assuré à l'AFP un hautresponsable des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat.

Selon cette même source, deux civils ont également péri dans les bombardements.

Chaque jour depuis le début de l'offensive, l'armée fournit le bilan des rebelles fondamentalistes tués mais ces chiffres ne sont pas vérifiables de sources indépendantes, les zones des combats étant inaccessibles.

Les zones tribales pakistanaises sont devenues, selon Washington mais aussi de nombreux experts de la région, le «nouveau front de la guerre contre le terrorisme», où les talibans afghans et les combattants d'Al-Qaïda ont reconstitué leurs forces grâce au soutien des talibans pakistanais.

Les forces américaines qui combattent les talibans en Afghanistan y multiplient d'ailleurs les tirs de missiles visant, selon elles, Al-Qaïda et les talibans afghans, mais Islamabad accuse Washington de violer sa souveraineté et de tuer aussi des civils.

Le Pakistan est également en proie à une vague sans précédent d'attentats --suicide pour la plupart-- qui ont fait près de 1.300 morts en un peu plus d'un an, depuis que les talibans pakistanais et Al-Qaïda ont décrété le jihad, la «guerre sainte», aux autorités d'Islamabad, à qui ils reprochent de s'être alliées aux Etats-Unis.