L'Otan a démenti dimanche avoir formulé des critiques contre l'équipement et la préparation des soldats français envoyés en Afghanistan, mais a reconnu la capacité des talibans de mener des opérations d'envergure.

«Nous n'avons aucune information indiquant que les forces françaises étaient sous équipées», a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'Alliance, James Appathurai.

«L'OTAN n'a aucun doute sur les capacités et l'entraînement des forces françaises», a-t-il insisté.

Le quotidien canadien Globe and Mail a fait état samedi d'un rapport secret de l'OTAN dénonçant le manque de munitions et d'équipements de communication de l'unité française tombée dans une embuscade meurtrière le 18 août en Afghanistan. Dix soldats ont été tués dans l'affrontement.

«Je suis en mesure d'affirmer qu'il n'y a eu aucun rapport, ni de l'OTAN, ni de l'Isaf (la force internationale en Afghanistan) sur ces événements», a affirmé en début d'après-midi à l'AFP le porte-parole de l'Alliance.

«Le secrétaire général n'a pas connaissance d'un tel rapport» et à ce stade, après recherches, nous n'avons pas trouvé trace d'un tel rapport», avait-il déclaré un peu plus tôt.

Selon le document cité par le Globe and Mail, les talibans avaient un équipement et une préparation bien supérieurs.

L'unité de soldats français a été obligée d'abandonner le combat lorsqu'elle s'est retrouvée sans munitions après seulement 90 minutes d'engagement, affirme le quotidien canadien de référence citant ce rapport.

Au contraire, les insurgés, eux, étaient extrêmement bien préparés, accompagnés de tireurs d'élite, entraînés aux techniques de guérilla et équipés en balles incendiaires, souligne-t-il.

«La précision de l'ennemi était très bonne», note le rapport cité par le quotidien.

Le porte-parole a reconnu que l'OTAN était préoccupée par l'implication de combattants étrangers dans les opérations menées par les talibans en Afghanistan.

«Nous nous demandons qui mène vraiment ces attaques», a déclaré M. Appathurai. «L'OTAN est préoccupé par l'implication de combattants étrangers et d'Al-Qaeda, basés de l'autre côté de la frontière avec le Pakistan, avec pour conséquence une meilleure capacité pour mener des attaques contre les forces de l'OTAN, et pas seulement contre les forces françaises», a-t-il expliqué.