Le bilan des crues éclair qui ont ravagé plusieurs villes du sud-ouest de la France s'établissait mardi à au moins 13 morts.

Les victimes sont essentiellement des personnes âgées qui ont été surprises par l'apparition soudaine de torrents, ont indiqué des responsables.

Le gouvernement régional du département de l'Aude et le ministère de l'Intérieur ajoutent que trois personnes manquent toujours à l'appel.

La ville de Trèbes a été frappée de plein fouet ; au moins six des décès y ont été recensés, dont ceux des parents de Martine Mazières. Le mari de Mme Mazières, Jean, avait été tué en mars quand Radouane Lakdim avait pris des otages dans un supermarché de la région, une attaque imputée à Daech (le groupe armé État islamique).

Le préfet de l'Aude, Alain Thirion, a dit que la rivière du même nom qui traverse la ville est rapidement passée d'une trentaine de centimètres à une inondation destructrice de plus de 6,5 mètres.

Les orages qui ont frappé la région dans la nuit de dimanche à lundi ont déversé en quelques heures l'équivalent de plusieurs mois de précipitations. Des sinistrés qui avaient trouvé refuge sur leur toit ont dû être secourus par hélicoptère.

Une habitante du petit village de Villegailhenc, Inès Siguet, a relaté que les résidants de la ville avaient été forcés de se réfugier sur leur toit. La jeune femme de 17 ans a partagé une vidéo d'une route complètement rasée, où était auparavant érigé un pont.

« Il ne reste plus rien. Il y a juste un trou », a-t-elle raconté en entrevue avec l'Associated Press.

Certaines victimes ont apparemment été emportées par le courant. Le niveau de la rivière qui traverse le village de Conques-sur-Orbiel a grimpé de plus de six mètres. Dans certains cas, le courant était si puissant que les secouristes étaient incapables de le franchir, même avec des embarcations.

Des images diffusées par la télévision locale montrent des voitures empilées comme des jouets.

Le gouvernement français a dépêché des centaines de secouristes sur place. Des hélicoptères survolaient la zone sinistrée, les écoles ont été fermées et on a demandé aux résidants de rester chez eux.

Le président Emmanuel Macron a l'intention de visiter la région « aussitôt que possible ». Aucune date n'a été fixée pour le moment, le président voulant éviter de perturber le travail des secouristes sur place, a indiqué une source gouvernementale qui s'est exprimée sous le couvert de l'anonymat.