La Russie s'opposera à une requête des États-Unis auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour ajouter à sa liste noire deux compagnies maritimes russes et six de leurs navires, qu'ils accusent d'avoir violé l'embargo contre la Corée du Nord, a indiqué jeudi l'ambassadeur russe à l'ONU.

Cette requête, formulée mercredi à un comité des sanctions de l'ONU, marque la troisième tentative américaine en l'espace de deux mois de saisir l'organisation internationale du problème et d'accentuer la pression sur la Corée du Nord afin qu'elle démantèle ses programmes balistique et nucléaire.

Les États-Unis ont imposé mardi des sanctions unilatérales contre les deux compagnies maritimes russes - Primorye Maritime Logistics et Gudzon Shipping - et six de leurs navires battant pavillon russe pour avoir fourni du pétrole à la Corée du Nord, en violation des sanctions de l'ONU.

L'ambassadeur russe, Vassily Nebenzia, a confié à l'AFP que les sanctions américaines étaient « illégales » et que les preuves avancées par Washington pour les justifier n'étaient « pas convaincantes ».

« Bien sûr que nous nous y opposerons », a-t-il déclaré à propos de la requête américaine. « C'est évident. »

Selon des diplomates onusiens, les États-Unis souhaitent également un gel mondial des avoirs des deux sociétés russes, dont ils accusent l'un des pétroliers, le Patriot, d'avoir procédé à deux reprises depuis le début de l'année à des transferts de pétrole vers des bateaux nord-coréens.

Les cinq autres navires concernés par la requête américaine appartiennent à Gudzon qui, comme Primorye, opère depuis le port russe de Vladivostok.

Le comité des sanctions de l'ONU a jusqu'au 29 août pour examiner officiellement la requête de Washington, à laquelle Moscou a de toute évidence l'intention de s'opposer.

La Russie et la Chine ont déjà bloqué en août une demande américaine d'ajouter à la liste noire des sanctions de l'ONU une banque russe, ainsi qu'un fonctionnaire et deux entités nord-coréens.

Les deux pays avaient également refusé en juillet un arrêt des exportations de pétrole vers la Corée du Nord, malgré un rapport américain affirmant que Pyongyang avait dépassé pour 2018 ses quotas d'importation fixés par des sanctions.

Moscou et Pékin ont demandé au Conseil de sécurité d'envisager d'assouplir ces sanctions pour récompenser la Corée du Nord d'avoir ouvert le dialogue avec les États-Unis et d'avoir mis fin à ses essais de missiles.