Terrorisme, violence de gang, trafic de drogues ou encore exploitation sexuelle d'enfants : des espions britanniques mineurs, parfois âgés de moins de 16 ans, collaborent dans ces domaines avec les renseignements et la police.

L'existence de mineurs-espions au Royaume-Uni a fait surface peu après qu'un rapport parlementaire paru mi-juillet eut critiqué une proposition du ministère de l'Intérieur d'allonger la durée de leurs missions d'un à quatre mois,

Pour le secrétaire d'État à la sécurité Ben Wallace, la présence d'espions mineurs est «vitale» pour les renseignements. «Puisque les jeunes sont de plus en plus impliqués, à la fois en tant que malfaiteurs et que victimes, dans (...) le terrorisme, la violence de gang, le trafic de drogues et l'exploitation sexuelle d'enfants, ces espions mineurs peuvent être de plus en plus utiles pour empêcher ou réprimer des actes», relève-t-il, cité dans le rapport.

Pour lui, ces adolescents permettent «un accès unique à l'information (...) Il peut être difficile d'obtenir des renseignements sur les gangs sans pénétrer leur réseau à travers des jeunes espions sous couverture». Ils peuvent par exemple «fournir aux enquêteurs un aperçu de la manière dont les jeunes des gangs communiquent entre eux», précise-t-il.

Le secrétaire d'État affirme que «les mineurs sont très peu nombreux», sans préciser leur nombre.

Mais le Comité parlementaire se demande, dans son rapport, «dans quelle mesure des mineurs peuvent être utilisés pour de la surveillance secrète». Il se dit «inquiet» de la proposition du gouvernement, craignant les répercussions sur leur «bien-être mental et physique» d'un allongement des missions liées à des crimes graves.

Le gouvernement estime quant à lui qu'avec la procédure actuelle où le renouvellement de la mission se fait au mois par mois «si le jeune n'a pas réussi à terminer sa mission à la fin du premier mois, alors il doit faire une demande de renouvellement», ce qui lui «met la pression pour obtenir des résultats rapidement».