Le président français Emmanuel Macron a dénoncé le 21 juin la « lèpre qui monte » en Europe, « le nationalisme qui renaît, la frontière fermée que certains proposent » et ceux qui « trahissent même l'asile », tout en revendiquant de ne pouvoir « accueillir tout le monde ».

Dans un discours enflammé, à quelques jours d'un sommet européen crucial sur la gestion des migrants, le chef de l'État s'est aussi emporté contre « les donneurs de leçons » qui « m'expliquent qu'il faut accueillir tout le monde » sans voir « les fractures de la société française ».

Il a défendu sa politique migratoire médiane « dont nous n'avons pas à rougir » [NDLR : mieux intégrer ceux qui obtiennent l'asile, mais expulser systématiquement les autres], « un chemin qui est toujours plus difficultueux, car personne n'est jamais content, mais qui est plus responsable que celui qui joue avec les peurs ».

« Je vous demande de ne rien céder, dans ces temps troublés que nous vivons, de votre amour pour l'Europe », a-t-il lancé lors d'une visite en Bretagne, dans une envolée qui sonnait comme une profession de foi à un an des élections européennes de 2019.

« Je vous le dis avec beaucoup de gravité. Beaucoup la détestent, mais ils la détestent depuis longtemps, et vous les voyez monter, comme une lèpre, un peu partout en Europe, dans des pays où nous pensions que c'était impossible de la voir réapparaître. Et des amis voisins, ils disent le pire, et nous nous y habituons », s'est-il indigné.

« Je le dis à tous les donneurs de leçons. Allez m'expliquer qu'il faut accueillir tout le monde. Mais regardez la société française et ses fractures! Regardez ce que nous faisons aussi, et nous n'avons pas en rougir ». « Je veux que la France et la cohésion nationale se tiennent, que nos classes moyennes trouvent leur place! Et en même temps être à la hauteur de notre tradition d'accueil et en particulier de l'asile, ce qui ne veut pas dire tout et n'importe quoi », a-t-il poursuivi.