Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, affaibli par un scandale de corruption, a assuré mercredi à deux jours du vote d'une motion de censure de l'opposition qu'il n'avait aucune intention de démissionner.

Interrogé lors des questions au gouvernement par un député lui demandant s'il allait démissionner, M. Rajoy a répondu que son «intention» était «de remplir le mandat conféré par les Espagnols», soit jusqu'à la fin de la législature en 2020.

«J'ai un mandat des citoyens qui ont donné à mon parti plus de cinquante sièges de plus que le deuxième parti» du pays, le Parti socialiste (PSOE), a-t-il ajouté.

Affaibli par la condamnation de son Parti populaire (PP) dans un mégaprocès pour corruption pour avoir bénéficié de fonds obtenus illégalement, Rajoy fait face à une motion de censure déposée par le PSOE et qui doit être votée vendredi sans certitude de réussite.

Il est pressé de démissionner par ses anciens alliés du parti libéral Ciudadanos, qui refusent de soutenir la motion du PSOE mais réclament de nouvelles élections alors qu'ils ont le vent en poupe dans les sondages.

«La sentence ne condamne pas le gouvernement espagnol, la sentence ne condamne pas le PP», a répété M. Rajoy en soulignant que son parti avait été seulement condamné au civil comme bénéficiaire de ces fonds et non au pénal.

«Torquemada (grande figure de l'Inquisition en Espagne) est de retour», a-t-il encore martelé.

Répondant aux invectives des socialistes estimant qu'il n'avait plus de «crédibilité», le chef du gouvernement les a accusés en retour de «chantage».

Ou le PSOE fera adopter sa motion par les participants d'un futur «gouvernement Frankestein» incluant la gauche radicale de Podemos, les indépendantistes catalans et les nationalistes basques, ou il sera appuyé par Ciudadanos pour convoquer de nouvelles élections, a souligné M. Rajoy.

«Ils vous font à tous du chantage. Nous verrons qui accepte le chantage», a-t-il lancé à l'adresse des députés.