L'Équateur a annoncé jeudi la suppression des mesures supplémentaires de sécurité instaurées dans son ambassade à Londres -- où est réfugié le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange --, prises initialement par le gouvernement de Rafael Correa (2007-2017).

Le président Lenin Moreno a «ordonné le retrait immédiat de toute mesure de sécurité supplémentaire à l'ambassade de l'Équateur à Londres», a indiqué un porte-parole.

Il a ajouté que désormais, les mesures de sécurité seront similaires à celles des autres ambassades équatoriennes dans le monde.

Le chef de l'État réagissait après que le journal britannique The Guardian eut publié une enquête réalisée en collaboration avec le site d'investigation Focus Ecuador, affirmant que le gouvernement équatorien n'avait pas fait qu'héberger Julian Assange en lui donnant asile, mais qu'il l'avait également espionné.

L'Australien de 46 ans s'est réfugié en juin 2012 dans l'ambassade d'Équateur pour échapper à une extradition vers la Suède où il était recherché depuis fin 2010 pour des accusations de viol et d'agression sexuelle qu'il niait.

Selon The Guardian, qui cite des documents du renseignement équatorien, Quito a monté une opération d'un budget de 5 millions de dollars destinée dans un premier temps à «protéger» et à «soutenir» Julian Assange, avant d'évoluer vers une surveillance systématique de ses faits et gestes.

Le journal britannique affirme également qu'Assange lui-même est parvenu à pénétrer le système informatique de l'ambassade et à «intercepter» des «communications officielles et personnelles».

WikiLeaks a démenti ces allégations sur Twitter en dénonçant de la «diffamation», promettant de porter l'affaire devant la justice.

Les relations se sont dégradées ces derniers mois entre l'Équateur et Julian Assange. Agacé par certaines de ses prises de position, Quito avait coupé en mars ses systèmes de communication avec l'extérieur.

Le président Lenin Moreno, qui a succédé à Rafael Correa en mai 2017, a toutefois réitéré en février sa promesse de continuer à le protéger.

S'il sort de l'ambassade, Assange craint d'être arrêté, puis extradé et jugé aux États-Unis pour la publication par WikiLeaks en 2010 de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains.