Des dizaines de milliers de personnes, 35 000 selon la police, 60 000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi à Glasgow pour l'indépendance de l'Écosse, a constaté un journaliste de l'AFP.

Brandissant le drapeau écossais bleu à croix blanche, ou s'en servant comme d'une cape, les manifestants ont défilé dans la ville, certains en kilts. Dans le cortège flottaient aussi des drapeaux catalans. Sur leur passage s'étaient massés des contre-manifestants qui ont brandi l'Union Jack, le drapeau du Royaume-Uni.

« Je participe à ce genre de marches depuis 35 ans et je n'ai jamais vu une foule comme ça », a dit à l'AFP Keith Brown, chef adjoint du Parti national écossais (SNP, gauche) et l'un des plus proches alliés de la première ministre Nicola Sturgeon.

La marche annuelle a pris de l'ampleur depuis l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse en septembre 2014, que les nationalistes avaient perdu, 55 % des électeurs choisissant le maintien dans le Royaume-Uni.

L'an dernier, 20 000 personnes avaient défilé.

La première ministre Nicola Sturgeon avait réclamé l'organisation d'un nouveau référendum sur l'indépendance après le vote pour le Brexit, soulignant que 62 % des Écossais avaient rejeté la sortie de l'Union européenne. Mais l'égérie des nationalistes a remisé son projet après que son parti eut essuyé de lourdes pertes lors des législatives de juin 2017.

Keith Brown a suggéré qu'un deuxième référendum pourrait avoir lieu dès 2019.

« Nous devons attendre de voir ce que le Brexit apporte et nous le saurons très bientôt - peut-être en octobre », a-t-il déclaré. « Nous devons nous assurer que nous travaillons sans arrêt pour être prêts quand le référendum aura lieu ».

Parmi les participants à la manifestation figurait aussi Bobby Watt, 73 ans, venu avec sa petite-fille de 13 ans. « On pouvait voir que les jeunes étaient présents à la marche, donc ça s'annonce bien pour l'avenir. », a commenté le septuagénaire, qui a rejoint le SNP en 1966.

Une autre manifestante, Elaine Thomson, 53 ans, a déclaré à l'AFP qu'elle ne manifestait pas « pour elle-même ». « Je ne pense pas que je pourrai bénéficier [de l'indépendance] mais mes petits-enfants peut-être et je fais ça pour eux. »