Un haut responsable de la diplomatie américaine a mis en garde lundi contre le «rôle destructeur» de la Russie dans les Balkans, accusant Moscou de «saper» les institutions démocratiques de cette région.

«Nous voyons que la Russie joue un rôle de plus en plus destructeur dans une grande partie des Balkans en se livrant à la désinformation, en sapant des institutions démocratiques», a déclaré le secrétaire d'État adjoint par intérim pour les Affaires européennes, Wess Mitchell, en visite à Pristina, capitale du Kosovo.

«Nous avons clairement dit aux Russes que ce n'était ni dans leur intérêt, ni dans l'intérêt des gens de la région», a poursuivi le diplomate américain devant la presse, à l'issue d'une rencontre avec le président du Kosovo Hashim Thaçi.

Sa déclaration intervient moins de trois semaines après la visite à Belgrade du ministre russe des Affaires étrangère Sergueï Lavrov qui avait accusé des Occidentaux de tendre la situation dans cette région ravagée par plusieurs conflits dans les années 1990.

Après le Kosovo, Wess Mitchell se rendra en Serbie qui ne reconnaît pas l'indépendance kosovare proclamée en 2008.

Avec le soutien de Moscou, la Serbie s'oppose avec succès à l'admission du Kosovo à l'ONU. Son indépendance a été reconnue par 115 pays, dont les États-Unis et la plupart des pays de l'Union européenne.

Lors de sa tournée dans les Balkans, le diplomate américain se rendra également en Macédoine qui essaye de régler un différend sur son nom avec la Grèce, afin d'accélérer son adhésion à l'OTAN et son rapprochement avec l'Union européenne.

Pour sa part, Sergueï Lavrov avait dénoncé en février la méthode des Occidentaux qui, selon lui, consisterait à forcer les pays des Balkans à «choisir: soit vous êtes avec l'Occident, soit vous êtes avec la Russie».

La Maison-Blanche avait accusé en avril 2017 Moscou d'avoir apporté son soutien à un coup d'État avorté au Monténégro, lors des législatives d'octobre 2016. Le Monténégro a pour sa part rejoint l'OTAN en 2017.

En Bosnie, le président de la Republika Srpska, entité des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, autrefois favori des Occidentaux, affiche désormais sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine.