Quatre skieurs de randonnée sont morts vendredi dans une avalanche dans les Alpes-Maritimes, a annoncé la gendarmerie, le bilan le plus lourd de l'hiver en France.

Ils étaient accompagnés d'un guide, initialement porté disparu mais retrouvé sain et sauf. Dans le groupe de skieurs, tous français, un cinquième a été blessé et aussitôt médicalisé, selon les autorités locales.

L'avalanche est survenue à Entraunes, aux portes du parc national du Mercantour et à une vingtaine de kilomètres de la frontière italienne.

Les skieurs évoluaient loin de tout domaine skiable, en pleine nature, près du col de la Cayolle, à 2326 mètres d'altitude.

« Toutes ces vallées sont très recherchées par les skieurs de randonnée car c'est joli et sauvage », a commenté auprès de l'AFP Christophe Ollivier, responsable communication du syndicat mixte pour le développement d'une vallée voisine.

En milieu d'après-midi vendredi, les opérations de secours se terminaient, selon la préfecture. Le procureur de la République de Nice a aussitôt ouvert une enquête, confiée à la gendarmerie.

Le Sud-Est de la France a subi d'importantes chutes de neige ces derniers jours et Météo France avait évalué à « fort » le risque d'avalanche dans la zone, mettant en garde contre les départs spontanés et les déclenchements provoqués par le passage des skieurs.

« Beaucoup de neige s'était accumulée ces derniers jours et le redoux que l'on connaît depuis jeudi a fragilisé le manteau neigeux frais », a expliqué à l'AFP Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.

« Il y a eu d'importantes chutes de neige ces dernières 48 heures et beaucoup de vent, ce qui a conduit à la formation de plaques à vent », a ajouté Dominique Létang, directeur de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (ANENA).

« Les plaques à vent sont instables car elles n'ont pas de cohésion avec les couches de neige tombées précédemment. De plus avec le redoux et donc la fonte, le manteau neigeux s'alourdit et peut provoquer des déclenchements spontanés », a-t-il ajouté.

Interrogée par la chaîne BFTMTV, la sous-préfète Gwenaëlle Chapuis a assuré que « seule l'enquête judiciaire pourra déterminer si c'est une imprudence ou pas ».

Cette avalanche est la plus meurtrière de l'hiver en France, après celle dans les Hautes-Pyrénées le 15 février qui avait tué trois skieurs.

Depuis le début de la saison en novembre, 20 personnes sont décédées dans des avalanches et 12 ont été blessées, en prenant en compte les victimes d'Entraunes.

Aucune avalanche meurtrière n'avait eu lieu cette saison dans les Alpes-Maritimes. Les chances de survie d'un skieur enseveli sont de 95 % les 18 premières minutes, contre seulement 35 % au terme de 35 minutes, selon la gendarmerie.