Plusieurs responsables politiques bosniaques s'inquiètent de l'achat par la police de l'entité serbe de Bosnie de 2500 fusils automatiques, y voyant un embryon de «formation armée».

Vice-président de cette entité de Republika Srpska, Ramiz Salkic, un Bosniaque musulman, a dénoncé une volonté «de mettre en place une sorte de formation armée», selon ses propos rapportés mardi par le site d'informations Vijesti.ba.

«Est-ce que c'est pour la police spéciale? Si c'est le cas, c'est beaucoup trop, c'est énorme», a de son côté dit Aljosa Campara, ministre de l'Intérieur de l'entité croato-bosniaque, et responsable du SDA, principal parti bosniaque.

Depuis la fin de la guerre intercommunautaire (1992-95), la Bosnie est divisée en deux principales entités, la Republika Srpska et la fédération croato-musulmane. Si l'armée est commune, chacune dispose de sa propre police.

Régulièrement accusé d'entretenir des velléités séparatistes, le patron de la Republika Srpska, Milorad Dodik, a confirmé l'achat de ces fusils qui doivent être livrés en mars par le manufacturier de Serbie Zastava.

Il a invoqué «la modernisation de la police et le renforcement de son rôle».

Il y a un mois, les renseignements bosniens avaient annoncé qu'ils vérifiaient des allégations selon lesquelles une unité paramilitaire inféodée à Milorad Dodik, était en cours de formation.

L'intéressé a démenti et aucune information sur cette enquête n'a été depuis rendue publique.

Milorad Dodik a fustigé mardi une volonté de «détourner l'attention des problèmes sécuritaires fondamentaux» qui seraient la «présence de combattants jihadistes en Bosnie».

Initialement favori des Occidentaux, Milorad Dodik affiche désormais ses sympathies pour le président russe Vladimir Poutine, qu'il rencontre régulièrement.