Le ministre de la Défense britannique Gavin Williamson accuse la Russie d'espionner les infrastructures stratégiques du pays en vue d'éventuels projets de créer un «chaos total» dans le pays et y causer «des milliers et des milliers de morts».

Le ministre utilise un ton alarmiste inhabituel pour un responsable de son rang, au moment où s'ouvre une nouvelle période d'évaluation de la menace pesant sur son pays. Il fait actuellement pression pour obtenir plus de crédits dans le budget de l'armée britannique.

Dans un entretien au Daily Telegraph publié jeudi soir, il affirme que la Russie a fait des recherches concernant les réseaux d'approvisionnement électriques qui relient la Grance-Bretagne et l'Europe, laissant penser que Moscou cherche à savoir comment provoquer la «panique» ou attaquer le pays.

«Ce qu'ils cherchent c'est réfléchir à «comment nous pouvons causer beaucoup de mal à la Grande-Bretagne»» en «dégradant son économie, détruisant ses infrastructures, en faisant des milliers et des milliers de morts, et trouver un élément pour provoquer un chaos total au sein du pays», a dit le ministre.

Selon lui, la Russie se comporte d'une manière que «tout autre pays verrait comme totalement inacceptable».

«Pourquoi continuent-ils à photographier et observer les centrales électriques? Pourquoi observent-ils les interconnections qui apportent l'électricité dans notre pays?», s'interroge-t-il.

«Ils observent ces points parce qu'ils pensent que ce sont des manières d'attaquer la Grande-Bretagne», estime-t-il.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère de la Défense a dit qu'il n'avait rien à ajouter aux commentaires du ministre. L'ambassade de Russie à Londres n'a pu être jointe dans l'immédiat.

Londres a dénoncé à plusieurs reprises l'ingérence russe. La première ministre Theresa May avait évoqué en novembre les actes «hostiles» de la Russie. Ciaran Martin, chef du Centre national de cybersécurité (NCSC), avait le même mois affirmé que les activités de Moscou étaient «clairement une source de préoccupation».

M. Martin avait ajouté «que l'ingérence russe, qu'a observée le centre national de cybersécurité l'année passée, s'est traduite par des attaques contre les médias britanniques, les télécommunications et le secteur de l'énergie».