La Seine qui continue inexorablement de monter, devrait atteindre son plus haut niveau durant le week-end, habitants et pouvoirs publics s'organisent pour éviter tout dégât majeur.

Navigation interdite, péniches et musées sous surveillance, habitants évacués, des mesures de précaution ont déjà été prises en Ile-de-France où 395 personnes ont été évacuées, principalement dans le Val-de-Marne. Un millier d'abonnés sur 6,2 millions sont privés d'électricité.

Au niveau national, treize départements étaient encore dans la nuit de jeudi à vendredi en vigilance orange crues-inondations, principalement autour du bassin de la Seine, et dans une moindre mesure de la Saône.

La pluie particulièrement abondante ces dernières semaines a repris jeudi après une accalmie, mais cela ne devrait pas changer les prévisions de crue de la Seine, selon Vigicrues.

«On attend le maximum de crue ce week-end, avec une hauteur entre 5,80 m et 6,20 m», a précisé Bruno Janet, expert de l'organisme de surveillance des crues. Un niveau comparable à juin 2016 (6,10 m) mais très loin de la crue historique de 1910 (8,62 m).

Vendredi, à 3 h 10, le niveau de la Seine atteignait 5,57 m au Pont d'Austerlitz mais les conséquences de cette crue se faisaient déjà sentir jeudi.

À Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), une des communes les plus touchées au confluent de l'Yerres et de la Seine, une eau maronnasse où flottent des déchets a envahi les rues de certains quartiers. En bateau à moteur, la brigade fluviale aide les habitants à récupérer des affaires chez eux.

Quelque 150 habitants de cette zone sont hébergés dans un gymnase, selon la préfecture.

Repli éventuel

Le tronçon central de la ligne C du RER à Paris est fermé au moins jusqu'au 31 janvier. Sur les voies de la station Musée d'Orsay, des agents de la SCNF démontaient jeudi les dispositifs électriques des aiguillages pour les protéger de l'eau qui remonte du sous-sol. «Au plus fort de la crue, on va pomper jusqu'à 10 000 mètres cubes d'eau par heure», explique Daniel Gardeux, un responsable du réseau régional SNCF.

Les musées du Louvre et d'Orsay ont pris leurs précautions pour protéger les oeuvres.

Face à la montée des eaux, les ministères se préparent à un repli éventuel sur des sites de secours. Les propriétaires de péniches s'inquiètent et les Voies navigables de France ont interdit la navigation notamment sur toute la Seine amont, Paris inclus, laissant ainsi les bateaux-mouches au chômage technique.

Dans les jours qui viennent, d'autres communes, comme Créteil, ou des zones en aval de Paris pourraient être touchées «au fur et à mesure de la montée des eaux», a indiqué Marc Mortureux, directeur de la prévention des risques au ministère de la Transition écologique.

Jusqu'à la semaine prochaine

Le point maximum de la crue attendu pour le week-end sera probablement «très plat, progressif» et il est donc «probable que le niveau de la Seine reste assez haut pendant encore plusieurs jours la semaine prochaine», a-t-il précisé.

L'Yonne était toujours confrontée jeudi à des «crues importantes» selon la préfecture, précisant que la décrue était ralentie par les nouvelles précipitations.

Autre point d'attention: la Saône, qui voit arriver les eaux du Doubs, placé lundi en vigilance rouge.

À l'origine de ce phénomène, des précipitations importantes, sur des sols gorgés d'eau. Le bimestre décembre-janvier est ainsi l'un des trois les plus pluvieux depuis le début des relevés en 1900, selon Météo-France.

Un épisode neigeux «remarquable en quantité et en durée» est d'autre part attendu sur le Massif central, selon Météo-France qui a placé sept départements en vigilance orange «neige-verglas». Le début de l'épisode a commencé dans la nuit où il est déjà tombé jusqu'à 50/60 cm de neige en Lozère. La fin de l'épisode est prévue pour samedi 7 h.