Trois femmes sont mortes et des dizaines d'autres passagers ont été blessés, dont plusieurs grièvement, lorsqu'un train régional a déraillé tôt jeudi matin près de Milan.

Il était presque 7h00 et le train parti 1h30 plus tôt de Crémone était bondé - 350 passagers selon les médias - lorsque le drame a eu lieu près de Segrate, un des derniers arrêts avant le centre de la grande métropole du nord de l'Italie.

Des dizaines de pompiers, policiers et secouristes ont été mobilisés pour prendre en charge les victimes, dont certaines sont restées plusieurs heures bloquées dans la carcasse d'un wagon qui s'est plié en deux après avoir heurté un pylône.

Au total, les secours ont relevé trois morts - trois femmes âgées de 39, 51 et 61 ans selon les médias italiens - une douzaine de blessés graves et plus de 90 blessés légers. Quasiment tous sont des gens qui se rendaient au travail ou des étudiants.

Dans un télégramme de condoléances, le pape François s'est dit «profondément attristé» par le drame et a assuré de ses prières pour les victimes.

Des passagers ont raconté aux médias que le train s'était mis à trembler fortement, comme s'il passait sur des rochers. Il y a eu ensuite un coup de frein très brutal et le train a déraillé.

Selon un responsable de Rete Ferroviaria Italiana (RFI), le gestionnaire du réseau, l'accident pourrait être dû à une rupture du rail sur 23 cm un peu plus d'un kilomètre en amont.

Le passage des premiers wagons a déplacé le rail et fait dérailler deux wagons au milieu du train, qui roulait alors à environ 100 km/h et s'est arrêté brusquement un peu avant l'entée en gare de Pioltello.

«On est en train de vérifier la dynamique, la structure des rails... Tout doit être contrôlé pièce par pièce», a déclaré à la presse le préfet de police de Milan, Marcello Cardona, estimant que le bilan était «un miracle» vu l'état du train.

Le parquet de Milan a ouvert une enquête pour accident ferroviaire involontaire et les enquêteurs ont interrogé le conducteur du train, qui n'a pas été blessé.

«Sauter par une fenêtre»

Une femme accourue sur les lieux a raconté au quotidien La Repubblica que sa fille l'avait appelée au moment de l'accident: «Maman, au secours, le train est en train de dérailler».

«Les gens étaient terrorisés, ils criaient «Mon dieu, mon dieu, mon dieu». Moi j'ai réussi à sauter par une fenêtre quand le wagon s'est couché», a raconté John Eugaosa, un Nigérian de 25 ans qui se rendait à Milan pour chercher du travail.

Le pantalon taché du sang d'autres passagers, il attendait de voir un médecin dans l'un des deux gymnases aménagés pour prendre en charge les victimes les plus légères, sur le plan médical et psychologique.

Les blessés les plus sérieux, tirés un à un de la carcasse des wagons, ont été transportés par hélicoptère vers des hôpitaux de la région.

Des images diffusées par les pompiers ont montré un passager bloqué sur son siège, coincé par la tôle du toit et de la paroi du wagon déformé par le choc.

Ce train appartient à la compagnie régionale lombarde Trenord, détenue à parts égales par le groupe public Trenitalia et Ferrovie Nord Milano (FNM), une compagnie ferroviaire qui opère principalement dans le nord de la péninsule.

Le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a promis que la lumière serait faite sur les circonstances du drame.

«Mourir en se rendant au travail est inacceptable», a estimé le ministre des Infrastructures, Graziano Delrio. «Nous exigeons la vérité», a-t-il insisté, tout en assurant que le réseau ferroviaire italien était «l'un des plus sûrs du monde».