La Grande-Bretagne pourrait après le Brexit participer à une coopération européenne différente de l'actuelle Union européenne, a déclaré vendredi un responsable gouvernemental.

L'idée de certains dirigeants européens selon laquelle la Grande-Bretagne pourrait changer d'avis au sujet de son départ de l'UE est un «leurre», a affirmé vendredi David Lidington, secrétaire d'État auprès du cabinet de la Première ministre Theresa May.

«Après avoir pris une décision par référendum, je ne vois pas comment cela pourrait changer», a souligné M. Lidington lors d'une interview au Daily Telegraph.

Cependant, «il se peut que dans l'espace d'une génération nous nous trouvions devant une UE qui serait configurée différemment de ce qu'elle est aujourd'hui», a-t-il dit.

«Et la nature exacte de la relation entre le Royaume-Uni et ce futur système -- quel qu'il soit -- de coopération européenne est quelque chose que les parlementaires futurs et les générations futures devront étudier», selon lui.

M. Lidington, un europhile, a été nommé début janvier à ce poste. Il a notamment pour fonction de remplacer Theresa May au parlement et lors des réunions du Cabinet.

En 2016, lors du référendum, M. Lidington s'était prononcé contre le Brexit. Mais il a déclaré que la plupart des Britanniques ne voulaient pas faire partie de l'UE sous sa forme actuelle et qu'il était peu probable qu'ils changent d'avis à un moment où le bloc européen va vers une plus grande intégration politique et économique.

«Il y aura besoin d'un système de coopération au sein du continent européen, incluant le Royaume-Uni, autant sur le plan économique que politique», a estimé le secrétaire d'Etat.

M. Lidington a rappelé que la Grande-Bretagne continuera après le Brexit à faire partie de l'OTAN, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe.

«Je ne peux pas prédire aujourd'hui ce que ces organisations et alliances, dont l'UE, deviendront, et ce que sera leur évolution dans les dix ou vingt prochaines années», a-t-il ajouté.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a assuré mardi à Strasbourg que le reste de l'Union européenne était «toujours ouvert» à un changement d'avis des Britanniques.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a pour sa part déclaré que «dans le cas» où les Britanniques «voudraient suivre un autre chemin que le Brexit, nous serions prêts à en parler».

Londres a entamé en 2017 le processus de deux ans en vue de sa sortie de l'UE, prévue pour le 29 mars 2019.