La justice française a ordonné vendredi la libération immédiate de Hassan Diab, un Canado-Libanais qui était soupçonné d'avoir participé à l'attentat terroriste perpétré contre une synagogue parisienne il y a de cela 37 ans.

Les magistrats ont déterminé que les éléments de preuve retenus contre l'homme de 64 ans, qui était incarcéré en France depuis plus trois ans, n'étaient pas suffisamment solides pour justifier un renvoi devant la cour d'assises.

L'avocat canadien de l'ancien professeur de sociologie de l'Université d'Ottawa, Don Bayne, s'est dit « ravi, soulagé et reconnaissant » de cet heureux dénouement.

Dans un communiqué transmis vendredi par un groupe d'appui à Hassan Diab, il a remercié les juges d'instruction français pour cette décision empreinte de « sagesse et de courage » reflétant selon lui un refus de céder à la « pression politique et sociale ».

L'avocat remercie également Affaires mondiales Canada ainsi que la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, pour leur « appui impressionnant » en vue de la libération de ce Canadien « qui n'aurait jamais dû être extradé ».

De leur côté, les avocats français de Hassan Diab ont souligné dans le même communiqué que la décision des juges d'instruction témoignait de « l'impossibilité d'attribuer » à Hassan Diab « toute responsabilité » dans l'attaque.

L'homme avait été arrêté au Québec en novembre 2008 par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), à la demande de la France, en lien l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris. L'attaque, qui a été perpétrée en 1980, avait fait quatre morts.

Le Canado-Libanais, qui a toujours nié son implication dans cet attentat terroriste, avait été extradé vers la France en 2014, après que la Cour suprême du Canada eut refusé d'entendre sa cause.

Et son extradition démontre, selon son avocat, que la loi en cette matière doit être corrigée.

« Comment se fait-il que le Canada ait extradé un Canadien en France alors que la France n'a jamais, jamais eu une cause assez solide pour se rendre à procès ? », demande Me Bayne.

Il faut maintenant revoir la Loi sur l'extradition pour « que le système soit corrigé afin de faire en sorte qu'aucun autre Canadien ne vive la même chose que M. Diab », a tranché l'avocat.