Six Bosniaques ont été arrêtés mardi près de Sarajevo, soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre contre des civils et prisonniers de guerre serbes au début du conflit inter-communautaire (1992-95), a-t-on appris de sources judiciaire et policière.

Il s'agit de la seconde opération depuis début décembre visant des anciens membres des forces bosniaques (musulmanes) soupçonnés de crimes de guerre.

Les six suspects, ex-responsables et membres des forces bosniaques à l'époque des faits, ont été arrêtés dans la région d'Ilijas et de Kakanj, au nord de Sarajevo, a indiqué la police dans un communiqué.

Selon le parquet, ils sont soupçonnés d'avoir participé, le 10 juin 1992, à l'attaque contre le village serbe de Cemerno, dans la région d'Ilijas.

«Dans cette attaque (...) environ 30 personnes de nationalité serbe ont été tuées. La plus jeune victime avait 18 ans et la plus âgée 80 ans. Parmi elles il y avait une dizaine de femmes», lit-on dans un communiqué du parquet.

Dans un autre dossier, treize anciens responsables des forces policières et militaires bosniaques avaient été arrêtés le 4 décembre, soupçonnés de crimes de guerre commis contre plusieurs dizaines de Serbes, à Bradina, dans la région de Konjic (sud) et dans d'autres localités de cette région.

Dix d'entre eux ont été placés en détention provisoire pendant trente jours. Le 11 décembre, l'attaché militaire de l'ambassade de Bosnie aux Pays-Bas a été interpellé dans le cadre du même dossier.

Des associations serbes de victimes de la guerre des années 1990 dénoncent souvent la justice du pays de ne pas ouvrir suffisamment de dossiers de crimes de guerre commis contre leur communauté.

L'acquittement en octobre, en première instance, de l'ancien commandant bosniaque de Srebrenica (est), Naser Oric, inculpé de crimes de guerre contre des Serbes, avait provoqué la colère des associations et de responsables politiques serbes.

Le conflit intercommunautaire de Bosnie a fait près de 100 000 morts.