Une peine de 25 ans de réclusion criminelle a été requise vendredi contre le «tireur de Libé», un homme qui avait grièvement blessé par balles en 2013 un photographe du quotidien Libération.

Selon le système judiciaire, Abdelhakim Dekhar a agi par «dépit social» et par «rancoeur» envers la société.

Abdelhakim Dekhar avait été qualifié d'«ennemi public numéro un» pendant cinq jours de traque, en novembre 2013 à Paris.

Son périple armé avait démarré à la chaîne d'informations en continu BFMTV. Puis Abdelhakim Dekhar avait grièvement blessé un aide-photographe au journal Libération, avant de tirer sur une porte d'entrée de l'immeuble de la banque Société Générale.

L'avocat général Bernard Farret a demandé que la peine de 25 ans de réclusion soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Le verdict sera rendu vendredi soir

«Le principal mobile, c'est tuer par dépit social», a dit l'avocat général Bernard Farret dans son réquisitoire. Il y a chez M. Dekhar «un ressentiment contre la société, l'État, le capitalisme», «un désir de vengeance».

Abdelhakim Dekhar, un homme de 52 ans qui se présente comme un «intellectuel», s'est plusieurs fois emporté en parlant politique pendant son procès, évoquant aussi bien la colonisation de l'Algérie que la crise de la sidérurgie dans l'est de la France, les banlieues, etc.

Mais dès le premier jour, il a raconté son «désespoir» et expliqué avoir «voulu scénariser son suicide». Il était «dans un projet de suicide par intermédiaire»: il voulait que «la police le tue». Il souhaitait «une mort romantique».

Le tireur avait déjà été condamné en 1998 à quatre ans de prison pour «association de malfaiteurs» dans un dossier criminel majeur lié au milieu de l'ultragauche.