Les immigrés clandestins qui commettent un délit en France seront systématiquement expulsés, a annoncé dimanche soir le président Emmanuel Macron lors de sa première entrevue télévisée.

Diplomatie, économie, pratique du pouvoir: cinq mois après son entrée en fonction, M. Macron, confronté à une chute brutale de sa popularité, s'est expliqué sur son action pendant une heure d'entretien sur TF1 et LCI.

Il est notamment revenu sur la polémique née de l'attentat à Marseille le 1er octobre qui a coûté la vie à deux jeunes femmes. L'auteur, Hamed Hanachi, un Tunisien de 29 ans en situation irrégulière, avait été interpellé deux jours plus tôt et remis en liberté alors que les conditions étaient réunies pour son expulsion.

Une situation à laquelle le président veut mettre fin, sans changer la loi. «On prendra des mesures plus dures (...). Toutes celles et ceux qui, étant étrangers en situation irrégulière, commettent un acte délictueux quel qu'il soit seront expulsés», a annoncé le chef de l'État.

«S'est installée une sorte de pratique où celles et ceux qui sont en situation illégale sur notre territoire peuvent être contrôlés plusieurs fois, parce qu'on s'est habitué à l'incapacité de les reconduire à la frontière, on ne prend plus toutes les mesures qui doivent être prises. Eh bien cela va changer», a averti M. Macron, même si «ça ne se fera pas du jour au lendemain».

«On a des relations avec les pays d'origine qui ne sont pas satisfaisante» car ces derniers «n'acceptent pas qu'on leur renvoie ceux qui sont dans cette situation. Donc depuis plusieurs semaines j'ai demandé au ministre de conclure des accords bilatéraux, il est en train de le faire, et d'être beaucoup plus exigeant sur ce point».

«Rythme» et «détermination» 

Au cours de l'interview, le président a longuement expliqué ses objectifs de réforme économiques et sociales pour endiguer le chômage.

Répondant à l'accusation de «président des riches», il a affirmé que lui et son gouvernement s'occupaient de «la France où les choses vont mal», sans pour autant «croire» en la «jalousie envers les «riches».

Il a affirmé qu'il allait poursuivre «avec le même rythme et la même détermination» son programme de «transformation radicale» de la France.

L'effet des réformes entamées par le gouvernement contre le chômage seront selon lui pleinement visibles avant deux ans. Depuis son élection en mai, une première série de réformes du droit du travail a été adoptée tandis que le processus est entamé pour faire passer un second train face à des syndicats désunis sur la ligne à tenir face au gouvernement.

Sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron a confirmé qu'il se rendrait en Iran, exprimant son désaccord avec le président américain Donald Trump, qui a remis en cause l'accord international sur le nucléaire iranien.

«J'irai, au moment voulu, pour aussi avoir ce dialogue exigeant avec l'Iran». Aucun président français ne s'est rendu à Téhéran depuis 1971.

Donald Trump «veut durcir les choses avec l'Iran, c'est ce qu'il a déclaré vendredi. Moi je lui ai expliqué que c'était à mes yeux une mauvaise méthode», a-t-il expliqué.

«Il faut regarder la Corée (du Nord): on a rompu toute négociation avec la Corée. Quel est le résultat? On se réveille quelques années après avec une Corée qui est en passe d'avoir l'arme nucléaire», a-t-il observé.

Il a en outre indiqué que des démarches avaient été initiées en vue de retirer la Légion d'Honneur au producteur américain Harvey Weinstein, accusé de viols, agressions ou harcèlement sexuels par plusieurs actrices. Cette décoration distingue les civils et les militaires pour leurs actes et les services rendus à la France. De nombreux artistes se la voient décerner.