La patronne de l'extrême droite française, Marine Le Pen, a entamé samedi sa tournée de «refondation» de son parti du Front national (FN), assurant que le départ de son bras droit Florian Philippot était déjà relégué «au passé».

Fragilisée par les divisions au sein de son parti, la cheffe du FN a reconnu des «déceptions» après une élection présidentielle et des législatives en deçà de ses espérances, lors d'une rencontre avec environ 500 militants à Bruguières, dans le sud-ouest de la France.

Depuis, le parti est entré en crise lorsque Florian Philippot, chantre d'une ligne souverainiste et farouchement anti-euro, a claqué jeudi la porte du FN après des semaines de tension palpable.

Samedi, Marine Le Pen, largement battue par Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle, n'a jamais prononcé le nom de M. Philippot devant les militants, déclarant seulement que cette rupture était «déjà du passé», voire un «non-événement politique».

Pour se relancer ainsi que son parti, guère audibles pendant l'été, elle a exhorté les militants à se saisir de la «refondation historique» en vue du 11 mars, date du congrès du parti, où elle briguera un troisième mandat.

«On va pouvoir discuter de tout», du nom du parti aux statuts. Applaudie, «Marine» demande aux siens de produire du «contenu» intellectuel, de passer d'un FN à la culture protestataire à une «alternative» prête à «gouverner».

Mais Mme Le Pen veut aussi discuter de sujets plus stratégiques: le projet, pour lequel «il faut tenir compte de ce qui n'a pas été compris», une référence notamment à la sortie de l'euro souhaitée par le FN mais largement rejetée dans l'électorat ; et les «alliances», alors que certains plaident pour une ouverture plus large à droite.