Le Portugal tentait vendredi de maîtriser une nouvelle série de feux de forêt en profitant d'une relative accalmie sur les deux principaux foyers, mais la mobilisation restait totale à la veille d'un week-end caniculaire.

À travers le pays, quelque 1600 pompiers tentaient de venir à bout de près de 200 incendies ou départs de feu.

Le plus important faisait rage depuis mercredi soir près de la ville d'Abrantes, dans le centre du pays, mobilisant à lui seul plus de 600 pompiers, cinq avions bombardiers d'eau et quatre hélicoptères.

Vendredi après-midi, les flammes n'évoluaient plus que sur un seul front, au coeur de la forêt, et ne menaçaient aucun des villages évacués la veille, situés sur les collines au nord de cette ville de près de 40 000 habitants.

Au moins une résidence principale a été gravement endommagée à Aldeia do Mato, un des six villages encerclés par le feu, qui a été attisé par un vent changeant.

Dans la soirée, les pompiers avaient dû maîtriser un second front qui progressait alors vers les faubourgs industriels d'Abrantes.

« La situation est plus calme. Elle n'est pas encore résolue, mais on peut dire que tout est sous contrôle et peut se résoudre dans l'après-midi. Heureusement, le vent amène désormais les flammes vers des zones qui ont déjà été consumées, ce qui facilite le travail des pompiers », avait déclaré vendredi matin la maire d'Abrantes, Maria do Ceu de Albuquerque.

Toutefois, la prudence restait de mise en raison de « la forte chaleur, le vent et les reprises de feu », a indiqué en fin de journée une porte-parole de la Protection civile, Patricia Gaspar, assurant dans le même temps que le dispositif déployé permettait de garder le contrôle de la situation.

« Risque élevé »

Un autre brasier près de Grandola, dans le district de Setubal, a nécessité l'intervention de plus de 200 pompiers afin d'être maîtrisé vendredi en milieu de journée, après avoir ravagé quelque 3000 hectares de végétation, en partie dans une forêt de chênes-lièges, selon une première estimation des autorités locales.

Autre signe d'accalmie, la circulation sur l'autoroute A1 entre Lisbonne et Porto et la voie ferrée reliant la capitale au sud du pays avaient pu être rétablies dans la nuit de jeudi à vendredi.

« Nous allons maintenir tous nos moyens sur le terrain », notamment les trois avions bombardiers d'eau cédés par l'Espagne et le Maroc, a assuré la porte-parole de la Protection civile.

L'ensemble du pays était en alerte en raison de conditions climatiques propices aux feux de forêt, avec une chaleur caniculaire, un taux d'humidité très faible et des vents qui devraient augmenter en intensité.

L'institut météorologique a ainsi prévenu que le risque d'incendie sera « très élevé » dans de nombreuses régions, au moins jusqu'à dimanche.

Après un hiver et un printemps inhabituellement secs, 80 % du territoire portugais connaît une sécheresse sévère ou extrême depuis la fin de juillet, selon l'institut météorologique.

Le Portugal, frappé de nombreux incendies cet été, a été profondément marqué par la mort de 64 personnes dans un gigantesque feu de forêt qui a fait rage pendant cinq jours en juin, près de Pedrogao Grande. Une grande partie des victimes sont mortes dans leurs voitures sur une route nationale, piégées par des flammes d'une intensité inouïe, qui ont fait également plus de 250 blessés.