L'unique centre de déradicalisation islamiste en France, controversé dès son ouverture à titre expérimental en septembre 2016, va fermer, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

« L'expérience ne s'est pas révélée concluante », a déclaré le ministre dans un communiqué.

« L'expérimentation d'un centre d'accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. Le gouvernement a ainsi décidé de mettre un terme à l'expérimentation conduite à Pontourny, sur la commune de Beaumont-en-Veron », dans l'ouest du pays.

Ouvert en septembre 2016 à titre expérimental, avec une capacité de 25 personnes, le centre n'accueillait plus aucun pensionnaire depuis février. Il n'a au total accueilli que neuf pensionnaires et aucun d'entre eux n'a suivi le programme jusqu'à son terme, souligne le ministère.

Selon le ministre français de l'Intérieur, cette fermeture ne signifie pas pour autant « l'abandon d'une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation dans des structures adaptées ».

« Le gouvernement étudiera la possibilité d'ouvrir des structures de petite taille » pour y développer des solutions alternatives à l'incarcération, ajoute-t-il sans plus de détails.

Un rapport sénatorial publié le 12 juillet critiquait sévèrement la politique de déradicalisation menée en France et demandait notamment la fermeture du centre de Pontourny.

En janvier, l'inculpation et l'incarcération d'un pensionnaire du centre, membre d'une filière djihadiste désirant se rendre dans la zone irako-syrienne, avait soulevé l'indignation.