Les États-Unis vont vendre à la Roumanie, un pays membre de l'OTAN, pour près de quatre milliards de dollars de systèmes de défense antimissiles Patriot, ont indiqué mardi le Pentagone et le département d'État, une annonce qui vise implicitement la Russie.

Comme pour chaque contrat commercial de ventes d'armes par Washington, c'est le département d'État qui a approuvé la «vente possible» de toute une série d'équipements de défense Patriot pour une enveloppe évaluée à 3,9 milliards de dollars. Le ministère de la Défense en informe le Congrès qui peut, en théorie, s'y opposer sous 30 jours.

Outre le montant très élevé, l'annonce est significative car elle concerne un pays européen de l'ancien bloc soviétique que le président américain Donald Trump lui-même avait pris en exemple en juin pour ses efforts visant à porter ses dépenses de défense à 2% de son PIB.

L'administration Trump, comme l'avait fait l'administration Obama, exige des alliés européens de l'OTAN qu'ils mettent davantage la main à la poche dans le cadre de l'Alliance atlantique.

Selon la formule consacrée en la matière, «cette proposition de vente renforce les politiques étrangère et de sécurité nationale des États-Unis en contribuant à l'amélioration de la sécurité d'un allié de l'OTAN».

«Cette proposition de vente des systèmes Patriot contribuera aux besoins de la Roumanie en termes d'autodéfense et répondra aux objectifs de l'OTAN en matière de défense», soulignent le Pentagone et le département d'État dans leur communiqué.

Sans jamais mentionner Moscou, Washington estime que «la Roumanie utilisera le système de missiles Patriot pour renforcer la défense de son territoire et dissuader toute menace régionale».

Cela permettra aussi à Bucarest d'«augmenter les capacités défensives des forces armées roumaines contre une agression et de protéger les alliés de l'OTAN qui s'entraînent régulièrement à l'intérieur des frontières de la Roumanie».

Les célébrissimes fabricants et titulaires de ce mégacontrat de Patriot sont les entreprises américaines Raytheon Corporation dans le Massachusetts et Lockheed-Martin au Texas.