Les renseignements intérieurs allemands ont mis en garde mardi contre de possibles cyberattaques russes pendant la campagne des législatives fin septembre, à l'image des piratages qui ont visé les présidentielles américaine et française.

«Tout plaide» pour que les attaques lancées pendant ces campagnes «viennent de Russie» et «des tentatives équivalentes lors du scrutin (du 24 septembre) en Allemagne ne sont pas exclues», a prévenu devant la presse le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

Cette mise en garde intervient à quelques jours du sommet des pays du G20 en Allemagne, à Hambourg, où le président russe Vladimir Poutine sera présent.

Le ministre s'exprimait à l'occasion de la présentation du rapport annuel de l'Office de protection de la Constitution, les renseignements intérieurs allemands.

Dans son rapport, l'Office écrit que «des partis ou des personnalités politiques allemands» pourraient être pris pour cible par la Russie et voir leurs «courriels confidentiels ou d'autres données sensibles rendus publics à n'importe quel moment».

On peut imaginer que le président russe Vladimir Poutine «serait heureux avec un autre chancelier» qu'Angela Merkel, favorite pour décrocher un quatrième mandat consécutif, a le patron du Renseignement intérieur, Hans-Georg Maassen.

M. de Maizière a rappelé les attaques informatiques subies en 2014 et 2015 par le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, et également attribuées aux services secrets russes.

«Nous avons vu qu'il y avait eu un "prélèvement" du contenu de communications au Bundestag, dont rien n'a pour l'instant été publié. Il est possible qu'il soit partiellement publié dans les semaines qui viennent», a-t-il estimé.

Selon lui, les attaques potentielles pourraient prendre diverses formes, dont certaines très «classiques de désinformation, avec des mensonges et des demi-vérités afin d'influencer l'opinion publique». Il faut opposer à cela «la sérénité, le calme, établir la vérité et présenter des faits», a-t-il dit.

Les renseignements allemands ont accusé à plusieurs reprises les services secrets russes de mener des campagnes internationales de cyberattaques à des fins d'espionnage et de sabotage.

Plusieurs campagnes électorales ont été affectées par des piratages informatiques, comme aux États-Unis en novembre 2016, contre le Parti démocrate d'Hillary Clinton, ou en France, où des milliers de documents internes de l'équipe du futur président Emmanuel Macron ont été diffusés sur internet juste avant le deuxième tour de la présidentielle, début mai.

Mis en cause, Moscou a toujours démenti avoir joué le moindre rôle.