Le Conseil de Paris a voté lundi à l'unanimité la fin du marché de Noël sur les Champs-Elysées tel qu'il existe actuellement sous la gestion du «roi des Forains» Marcel Campion, une décision contestée par une manifestation de pères Noël.

Le Conseil de Paris, tous groupes politiques confondus, a voté un voeu actant la non-reconduction de la convention d'occupation du domaine public signée en 2015 avec la SARL Loisirs Associés de Marcel Campion, arrivée au terme de ses deux premières années.

La Ville souhaite «changer de modèle» pour animer la prestigieuse avenue parisienne en fin d'année.

La tenue d'un événement «populaire, festif et de qualité» dès la fin de cette année dépendra des discussions d'un groupe de travail qui sera réuni rapidement, a indiqué Olivia Polski, adjointe au commerce de la mairesse de Paris Anne Hidalgo.

Eric Azière, président du groupe UDI-MoDem, a jugé l'«animation actuelle insuffisante, voire indigente».

Jérôme Gleizes (EELV) a souhaité que «le côté populaire reste» dans le futur projet, alors que Jean-François Legaret (Les Républicains) évoquait dans la situation actuelle la «médiocrité d'un marché complètement mercantile».

De fait, depuis plusieurs années, élus de droite comme de gauche avaient l'habitude de pointer une manifestation, avec chalets alpins et commerces divers, qui n'était pas selon eux à la hauteur du cadre prestigieux.

Lundi matin, plusieurs dizaines de forains, commerçants ou artisans d'art portant bonnet ou pour certains costume blanc et rouge de pères Noël, ont manifesté devant l'Hôtel de Ville pour accuser Mme Hidalgo de «tuer le marché de Noël» et annoncer des futures manifestations de «pères Noël, partout».

Dans un message écrit, Marcel Campion, absent de la manifestation, a indiqué : «Nous ne lâcherons rien».

Dans une lettre ouverte à la maire, il avait qualifié jeudi cette nouvelle de «très désagréable». «Aucun manquement» à ses obligations, dont le paiement d'une redevance de 700 000 euros, n'est à relever, avait-il noté.

La Ville avait affirmé de son côté que cette décision n'avait aucun rapport avec l'instruction en cours contre le «roi des Forains». M. Campion a été mis en examen dans une enquête sur une convention passée avec la Ville, qui s'est portée partie civile, pour l'installation de sa célèbre grande roue à la Concorde.

Dans un communiqué, le comité Champs-Elysées qui oeuvre aux animations de l'avenue en réunissant commerces, établissements culturels et entreprises, a indiqué qu'il «s'étonnait» de la décision prise, rappelant avoir «toujours soutenu cette manifestation plébiscitée par le public».

Le comité a réaffirmé son attachement «au maintien d'une programmation événementielle équilibrée proposant des manifestations prestigieuses et innovantes, mais également des événements touchant le grand public».