Pour sa première visite en France, Donald Trump assistera en compagnie d'Emmanuel Macron au traditionnel défilé militaire de la fête nationale du 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris, occasion d'un nouveau face-à-face après une entrée en matière plutôt rugueuse entre les deux hommes.

Le président américain a «accepté l'invitation» d'Emmanuel Macron, a annoncé la présidence française mercredi.

Des soldats américains défileront aux côtés de militaires français à cette occasion pour commémorer le centenaire de l'entrée en guerre des États-Unis dans le premier conflit mondial, a-t-elle simplement rappelé.

Les vedettes du défilé seront indubitablement les deux avions de chasse furtifs américains F-22 «Raptor» ainsi que les six F-16 des Thunderbirds, la patrouille acrobatique de l'US Air Force, qui participeront au défilé aérien.

La Maison-Blanche a confirmé mercredi la venue du président américain en France.

Les deux dirigeants saisiront l'occasion pour «accentuer le solide partenariat économique et en matière de lutte antiterroriste qui unit leurs deux pays», a déclaré son porte-parole.

Mais il sera vraisemblablement aussi question de la Syrie. Tous deux se sont dits prêts mardi lors d'un entretien téléphonique à «apporter une réponse commune» en cas de nouvelle attaque chimique sur le territoire syrien.

Nul doute qu'ils aborderont aussi, parmi d'autres dossiers internationaux, la crise du Golfe, avec la mise au ban du Qatar par ses voisins juste après une visite de Donald Trump fin mai en Arabie saoudite.

À Paris, le président américain devrait être accompagné de son épouse Melania, mais le programme précis de sa visite n'était pas encore fixé mercredi.

Il est toutefois acquis, selon l'Elysée, qu'il n'accompagnera pas Emmanuel Macron à Nice (sud-est) dans l'après-midi du 14 juillet. Le président français doit y rendre hommage aux 86 morts et 434 blessés de l'attentat djihadiste commis un an plus tôt sur la Promenade des Anglais.

Cette visite en France du président américain marquera un nouveau temps fort diplomatique du début de mandat d'Emmanuel Macron après son mano a mano avec le président russe Vladimir Poutine, le 29 mai, sous les ors du château de Versailles.

«Moment de vérité»

Quatre jours plus tôt, Emmanuel Macron et Donald Trump s'étaient retrouvés pour la première fois en marge d'un sommet de l'OTAN à Bruxelles, rencontre marquée quant à elle par une poignée de main virile.

Le président français avait longuement résisté à la poigne de fer de son homologue. «Un moment de vérité», dira-t-il quelques jours plus tard, y voyant une manière de ne pas se laisser aller à de «petites concessions, même symboliques».

«Donald Trump, le président turc ou le président russe sont dans une logique de rapport de forces, ce qui ne me dérange pas», avait-il encore observé.

Les échanges d'amabilités s'étaient poursuivis dans les jours suivants. Annonçant le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, le 1er juin, Donald Trump avait conclu son discours par ces quelques mots : «J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris».

«Make our planet great again» (rendez sa grandeur à notre planète) avait répliqué Emmanuel Macron, parodiant le slogan de campagne de Donald Trump «Make America great again».

Le président américain n'en était pas à son coup d'essai, prompt à citer tel ou tel «ami» lui disant que «la France n'est plus la France» ou que «Paris n'est plus Paris» depuis les attentats djihadistes.

Son invitation en France est d'ailleurs loin de faire l'unanimité. Donald Trump ne sera «pas le bienvenu», a déjà prévenu le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

Au Royaume-Uni, la visite annoncée de Donald Trump d'ici la fin de l'année, à une date encore indeterminée, provoque aussi des remous.

«Etant donné que beaucoup de Britanniques ne sont pas d'accord avec beaucoup des politiques de Donald Trump, nous ne devrions pas avoir de visite d'Etat», a lancé début juin le maire de Londres, Sadiq Khan, critiqué par le président américain après l'attentat de Londres.

Une pétition en ligne a réuni près de 1,8 million de personnes réclamant que ce déplacement soit ramenée au rang de simple visite afin d'éviter à la reine Elizabeth II «l'embarras» d'une rencontre protocolaire avec le président américain.