Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, n'a « actuellement » pas le droit de se présenter à la présidentielle de mars 2018 en raison de sa condamnation à cinq ans avec sursis pour détournement de fonds, a indiqué vendredi la commission électorale centrale.

« Actuellement, Alexeï Navalny n'a pas le droit d'être élu », a annoncé la commission dans un communiqué, rappelant que les candidatures en pourront être officiellement enregistrées qu'à partir de décembre prochain.

M. Navalny, qui fait figure de principal opposant au président Vladimir Poutine, a été reconnu coupable début février du détournement en 2009 de quelque 400 000 euros au détriment d'une société publique d'exploitation forestière alors qu'il était consultant du gouverneur libéral de la région de Kirov.

La présidente de la commission électorale, Ella Pamfilova, avait déjà affirmé en juin sur la télévision d'opposition Dojd que l'opposant n'avait « aucune chance d'être enregistré aux élections en raison de sa condamnation ».

Elle n'avait toutefois pas exclu que M. Navalny puisse « se pourvoir en cassation et qu'il se produise une sorte de miracle ». Alexeï Navalny « est une sorte de vache sacrée politique, qu'il vaut mieux ne pas toucher », avait-elle ajouté.

L'opposant et blogueur anticorruption de 41 ans reste déterminé à se présenter à l'élection présidentielle prévue au printemps 2018, ses partisans affirmant que sa condamnation n'aura « aucun impact » sur sa candidature.

« La Constitution n'interdit pas à Alexeï Navalny de se présenter aux élections. La commission électorale essaie par ses annonces de perturber la campagne », a dit à l'AFP Nikolaï Liaskine, l'un des membres de l'équipe de campagne de M. Navalny.

L'avenir politique de l'opposant dépend de l'interprétation de la Constitution et de la loi électorale, la première stipulant que quiconque peut être candidat s'il n'est pas en détention, la seconde que tout candidat doit avoir purgé sa peine, qu'elle soit ferme ou avec sursis.

Alexeï Navalny purge actuellement une peine de 25 jours de prison pour avoir organisé dans les rues de Moscou et de plusieurs autres villes russes une manifestation anticorruption d'ampleur. Il doit retrouver la liberté le 7 juillet.